Des salades qui poussent en 35 jours, éclairées par des LEDs dirigées par une intelligence artificielle : c’est la technoagriculture.
La Chine émet près de 12 milliards de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, soit environ 32 % du total des émissions mondiales. Principalement en raison du recours massif au charbon pour générer son électricité. Oui, mais la Chine ce n’est pas que ça, le pays vient d’inaugurer une ferme. Une ferme suffisamment particulière, pour qu’on s’y attarde…
Construite par l’Institut d’agriculture urbaine (IUA) de l’Académie chinoise des sciences agricoles (CAAS), c’est la première ferme verticale à 20 niveaux au monde, totalement gérée par des robots et les technologies de l’intelligence artificielle. Cette ferme verticale peut produire jusqu’à dix récoltes de légumes par an avec moins de terre et moins d’eau qu’une ferme classique.
Ce n’est pas la première ferme verticale du monde, mais c’est la première à fonctionner entièrement avec l’intelligence artificielle. L’industrialisation atteint ses limites pour parvenir à nourrir une population mondiale qui continue de croître. Il faut donc optimiser, et les fermes verticales sont une des solutions qui se développent.
En 2022, déjà, la Chine inaugurait, à Ezhou, sur les bords du fleuve Yangtze, « l’hôtel de porcs » : un bloc rectangulaire géant de 26 étages abritant 650 000 cochons, 25 000 bêtes par étage. Les porcs sont montés dans la tour grâce à de gigantesques ascenseurs d’une capacité de 40 tonnes. Là aussi, tout est automatisé. Premier consommateur mondial de porcs, la Chine a imaginé ces nouveaux élevages en hauteur pour reconstituer son cheptel, décimé ces dernières années par la fièvre porcine africaine. Ce bâtiment était pensé comme le premier d’une série d’au moins cinq « hotel des porcs ».
Pas d’animaux dans cette ferme-ci, mais des salades qui poussent en seulement 35 jours, et d’autres légumes. C’est la première ferme de ce type, à 20 niveaux, entièrement automatisée. Le système est géré par une intelligence artificielle, qui, avec l’aide d’une base de données, apporte es nutriments et le type de lumière nécessaires à chaque étape de la vie des plantes. De petites LED peuvent même varière le type de lumière (lumière rouge, bleue, jaune, ultraviolet proche et infrarouge proche) à l’envi. Résultat : moins de surface de culture, d’abord. Dans un article sur un projet similaire au Danemark, Reporterre indiquait que pour produire 1 kg de laitue par jour en ferme verticale, 9 m² sont nécessaires, contre 93 au sein d’une culture traditionnelle.
Moins de surface pour cultiver, mais aussi une optimisation de l’eau, selon ses concepteurs, et des récoltes beaucoup plus nombreuses. En effet, les légumes sont suivis pour une croissance optimale, et ne sont plus soumis aux aléas des saisons. Ils ne sont pas non plus en contact avec les insectes, avec de potentiels nuisibles, et n’ont donc aucun besoin de traitement chimique. En plus de cela, les chercheurs affirment qu’il n’y a aucune différence entre les plantes cultivées dans ce laboratoire et celles issues de l’agriculture traditionnelle.
En France, une ferme verticale immense dans l’Ais
L’hexagone a aussi ses récoltes du futur : Implantée à Château-Thierry, dans l’Aisne, la plus grande ferme verticale de France se nomme « Jungle ». Elle fait pousser des salades et herbes aromatiques sans terre, ni soleil, sous ces LEDs violettes qui remplacent les rayons du soleil. On lit sur France Info que Jungle veut ouvrir deux autres fermes verticales d’ici deux ans : l’une dans le Sud, et l’autre dans l’Ouest de la France.