Cette semaine, « La Potion » vous emmène à la découverte du vodou haïtien grâce au festival Sons d’Hiver dont Nova est l’heureuse partenaire.
De retour pour une nouvelle et 31e édition, le festival Sons d’Hiver invitait, le 31 janvier dernier, le percussionniste haïtien Claude Saturne à mener, tambours battants, une cérémonie vodou traditionnelle sur la scène de la salle Jacques Brel à Fontenay-sous-Bois.
Mais le vodou, c’est quoi au juste ?
Avant le vodou, on parle d’abord de la religion yoruba qui réunit les croyances et les pratiques rituelles du peuple yoruba, originellement implanté au sud-ouest du Nigéria, au Bénin et au Togo, c’est-à-dire l’ancien royaume du Dahomey. Mais parce qu’elle emprunte les routes de l’esclavage dès le 17e siècle, la religion yoruba se déploie dans les Caraïbes et sur le continent américain où elle syncrétise avec les cultes locaux pour réapparaître sous de nouvelles formes : le candomblé au Brésil, la santería à Cuba et le vaudou à Haïti.
Les croyances vodous reposent sur l’équilibre, voire l’alliance, des hommes et de la nature, chaque élément étant incarné par un lwa, une divinité célébrée au cours de cérémonies rituelles, souvent honorée en musique : danses, chants et tambours accompagnent les prières.
Jati Bwa, Maman Brigitte, Erzuli Dantor, Papa Legba, Simbi, ou encore Kouzin Azaka… Le panthéon vodou se compose d’une multitude de lwas, qui sont invoqués pour soigner une personne ou la communauté, résoudre un problème, prévenir un fléau, apporter richesse et prospérité, mais aussi cultiver le lien avec les ancêtres.
Dans une cérémonie, danses et chants sont donc incontournables, mais la véritable clé de voûte des rites vodous, c’est le tambour dont les rythmes experts poussent les initié.e.s à la transe, point d’orgue de la cérémonie.
Claude Saturne, mon invité cette semaine, est un maître percussionniste haïtien, spécialisé dans l’art des tambours des cérémonies vodou. Le vodou, c’est toute sa vie, de sa petite enfance dans un temple vodou à ses récentes collaborations avec des pointures du jazz, de Jacques Schwarz Bart à Omar Sosa – pas de hasard d’ailleurs, si Claude Saturne ouvre aujourd’hui la cérémonie vodou dans laquelle je vous emmène au batteur de jazz américain Ches Smith et à l’inclassable guitariste Marc Ribot.
Photo de couverture Claude Saturne © Margaux Rodrigues