« Climax » ? Kes’aco ? Selon Wikipedia, il s’agit d’un moment d’apogée, celui à partir duquel une situation ne peut que redescendre. Gaspar Noé en fait un infernal tour de montagnes russes, autour du très mauvais trip d’un groupe de danseurs. Leur fête vire au cauchemar quand ils découvrent que la sangria qu’ils ont bu par litres entier pendant une fête a été agrémentée à leur insu de LSD.
Noé et l’influence des psychotropes c’est un peu comme Obélix et la potion magique : ses films sont tombés dedans. Climax a donc son lot de crises de nerfs et autres spasmes mais ouvre de nouvelles portes de perceptions qu’Enter the void ou Love. Peut-être parce que pour la première fois, Noé ne se contente pas d’une exceptionnelle performance formelle (le travail de mise en scène est hallucinant, dans tous le sens du terme). La transe de sa caméra épouse celle des corps des danseurs lancés dans des chorégraphies particulièrement festives. Climax a beau rester sur le territoire philosophique – de comptoir ? – usuel de Noé (via entre autres, des cartons apparaissant régulièrement à l’écran, divaguant sur le sens de la vie, la mort, l’identité), les pulsions nihilistes sont contenues par celles de la musique et de sa troupe, dédié à la fête. Évidemment, ça secoue jusqu’au tellurique, mais au moins autant pour l’incroyable expérience sensorielle que par l’énergie festif qui galvanise la première partie du film, virant à un bien meilleur trip du côté des spectateurs immergés dans quelque chose d’inédit, un peu comme si un Fassbinder et sa vision crue du monde réalisait une comédie musicale endiablée, un croisement entre la plus pertinente des campagnes anti-drogues et un vibrant plaidoyer pour un vivre-ensemble hédoniste assurant que la pire des descentes ne se manifeste que quand on arrête de danser.
En salles ce mercredi 19 septembre, on vous offre vos entrées, à venir chercher dans nos nouveaux bureaux ! Gagnez-les par tirage au sort avec le mot de passe donné sur la page Nova Aime.