Dans le monde merveilleux des concours de beauté pour animaux, on connaît déjà les compétitions mettant aux prises des chiens, des chats ou des chevaux…

Et bien sachez que dans le Golfe, ce qui fait fureur, ce sont les chameaux.

Du Koweït jusqu’en Arabie Saoudite, en passant par le Qatar ou Dubaï, on raffole de ces concours de beauté un peu particuliers.

Dans le Golfe, chaque État organise son propre concours, qui réunit à chaque fois des milliers d’animaux, mais aussi des éleveurs, des entraîneurs et des propriétaires souvent fortunés.

Et ces derniers sont prêts à tout pour gagner le premier prix…

Au point… de solliciter l’aide de la science.

Dans les Émirats, plusieurs cliniques se sont spécialisées dans le clonage de chameaux.

Ces dernières proposent, moyennant une somme importante, de créer des animaux ayant des caractéristiques esthétiques parfaites.

Taille imposante, port altier, une bosse bien arrondie, cou long et élégant, arborant des lèvres qui tombent juste comme il faut, autant de traits capables de taper dans l’œil des jurés des concours…

Au centre de reproduction biotechnologique de Dubaï, l’une des cliniques de clonage les plus importantes des Émirats, les commandes s’enchaînent à un tel point que les scientifiques ont du mal à répondre à la demande.

Nisar Wani, le directeur du centre, est particulièrement fier de sa réussite :

“Nous avons produit notre premier bébé, qui s’appelait Injaz, la première chamelle clonée dans le monde en 2009. À partir de 2009, il n’y a plus eu de retour en arrière, nous produisons plein de chameaux clonés plus de 10 à 20 bébés par an.”

Dans cette clinique, pour obtenir le chamelon parfait, il faut débourser entre 46 000 et 92 000 euros.

Une somme rondelette, mais jugée bien dérisoire au regard de la gloire qu’apporte une victoire à un concours réputé.

Par ailleurs, outre la possibilité de se vanter de posséder le plus beau chameau du coin, il faut savoir que certains concours offrent plusieurs millions d’euros de récompense pour les gagnants.

De quoi attirer les convoitises…

En 2018, un scandale retentissant avait particulièrement secoué le monde très codifié des concours de camélidés.

À l’époque, plusieurs dizaines d’animaux avaient été disqualifiés du plus prestigieux concours de beauté saoudien.

La raison ? Certains éleveurs avaient injecté du botox dans le but d’embellir leur bête.

Une tricherie qui avait heurté à l’époque.

Aujourd’hui, dans le Golfe, des voix s’élèvent pour encadrer la pratique du clonage des chameaux. Une pratique qui je précise est autorisée seulement dans les Émirats.

À terme, les puristes craignent en effet qu’il devienne impossible de départager les animaux en compétition.

Mais cela n’inquiète pas les cliniques émiraties.

Celles-ci rappellent que dans la langue arabe, il existe plus d’un millier de mots différents pour décrire le caractère et l’apparence d’un chameau.

Selon elles, il y aura donc toujours moyen de distinguer la copie d’une autre copie, d’une autre copie etc.