Cocktails de robots.
Avec ce coffret de 4 films des années 50, Artus Films continue sa collection de raretés. Des copies retrouvées de films de science-fiction, des images étranges, allant du style polar en noir et blanc, avec débarquement de monstres mécaniques. Ou carrément des explosions de couleurs pop pour des visions futuristes invraisemblables.
Dans tous les cas, une obsession américaine : la paranoïa ! Le futur est jonché de dangereux robots, cyborgs, mutants et autres créatures incontrôlables.
De l’apprenti sorcier au savant fou, des dérives scientifiques aux envahisseurs, la police et l’armée finissent souvent par intervenir. Seule la force rétablit l’ordre. Une nation qui, en tout cas après guerre, formatait les cerveaux dans le sens de la méfiance, de l’inquiétude à tous les niveaux.
Le robot et ses dérivés sont le nœud de cette société, en plein développement militaire et scientifique, qui joue à se faire peur, avec l’imaginaire tordu de ce qui pourrait arriver de pire.
À ces films d’époque, plus ou moins réussis, vient s’ajouter un « advertising » délirant avec titres, affiches et photos ultra exagérées, mais aussi un marketing (car ces deux méthodes sont très anglo-saxonnes) de vente à la limite du bluff (un livret historique, des affichettes et cartes postales sont dans ce coffret…)
Comme les fusées, l’espace et les martiens, les LABOS et ROBOTS sont l’autre versant mégalomaniaque et schizophrène de la société américaine de cette époque post atomique traumatisée. Les japonais imaginèrent Godzilla, le dinosaure, et les américains Robby le célèbre robot à tout faire de « Planète Interdite »…
Le robot, un Dieu de métal, parfait pour le cinéma, puis un mélange avec l’humain qui donnait plus de possibilités aux scénarii, avec les cyborgs, mutants et autres avatars technico humains, dotés de psychologie et de complexes, devinrent le caviar des films à suspens, jusqu’à Terminator…
Avec les robots à l’écran naissait toute une mythologie, un éden galactique lisse et parfait, dans lequel l’homme pouvait jouer les trouble-fêtes trop sensibles, tout en livrant le combat de David et Goliath.
Quatre films donc :
– « Tobor le grand » (1954) – Le premier robot télécommandé par télépathie par un enfant contre les brigands ! Un feuilleton naïf en noir et blanc.
– « Objectif terre » – Des robots cubistes attaquent un Chicago désert : un genre fantomatique et une sorte de polar expressionniste !
– « Creaton of the Humanoids » (1979) – Le plus intéressant des quatre, avec des cyborgs verts, vêtus à la mode disco et des humains en bleu avec des casquettes de la guerre de Sécession ! Le tout avec des paillettes, des couleurs fluos, des pin-up et des drapés. Anticipation design !
– « Cyborg 2087 » (1966) – Un envoyé mi homme mi robot vient changer notre monde : une ville suprématiste et un playboy robot dans le middle west ! Avec ceinture et botte argentées, foulard et tempes grisonnantes. Étrange.
Coffret « La Guerre des Robots » avec 4 films réédités par Artus film, 2 en couleurs et 2 noirs et blancs. VOST + Livret historique illustré couleur avec affiches + 4 affichettes d’époque en carte postale. Visuels : (c) DR