Septième Coconut, cette année… Et je me dis : C’est dingue par ce que d’un coté : Déja ? Et de l’autre, : C’est tout ? Comme s’il avait toujours existé mais qu’on avait pas vu le temps passer…
Bon, bref, 7 ans, c’est l’age de raison… Ce concept atteint-il la bande de copains charentais qui, un jour, pris de folie, imaginèrent de se lancer, à Saintes, dans l’aventure potentiellement la plus casse gueule qui soit : Créer un festival de musique ouvert au monde, innovant, exigeant et surtout fabuleusement réjouissant ?
Rien n’est moins sur ! Certes, ils ont pris de la graine et gagné un max de points d’expé, mais de là à les qualifier de raisonnables, il y a un pas et pas qu’un peu : L’expérience et le savoir faire, chez les Coconut, ça sert surtout à repousser les limites et à se fixer de nouveaux défis, hors de la zone de confort.
Tenez, par exemple, cette année, ils convient GentleDom, le chanteur de MGMT, à un dj set depuis la nacelle d’une montgolfière et, pendant qu’il y jouera sa house préférée, les complices restés sur le plancher des vaches, en profiteront pour s’adonner aux joies du mapping sur l’enveloppe du ballon… Si ça, c’est pas un plan perché…
Ils ont décidé aussi, tout à la fois d’ouvrir la prog’ au rap, grand absent des scènes de festoches mais aussi d’appliquer la parité dans un monde majoritairement peuplé d’artistes blancs et mâles… mais aussi de la gratuité du jeudi soir et des samedis et dimanche après midi et ça n’est pas fini…
Et, comme vous le savez, pour faire un bon festival, il faut au minimum ces trois éléments : Une bonne prog’, un bon spot et un bon état d’esprit (et, éventuellement, un peu de public, aussi).
Pour ce qui est de l’état d’esprit, on vient de voir que ça le faisait grave, pour le spot, pas de soucis : Le site de l’Abbaye aux Dames est top classieux, c’est une vraie abbaye, on aurait pu y tourner un épisode de Game of Thrones , sauf qu’il n’y a plus de nonnes dedans. Et c’est en plein centre ville, pas à Pétaouchnok Les Bains…
Reste la prog’… Et bien, comme chaque année, elle est frétillante, décoiffante, excitante… Et j’en veux pour preuve ce signe qui ne trompe pas : Comme chaque année, je n’en connais pas la moitié. A peine un quart, en fait, et certains, juste de nom.
Et ça, c’est bon. Car pourquoi me taper une heure et demi de route pour aller voir des groupes que j’ai déjà vu ? Je préfère bien mieux ouvrir tout grand mes chakras et me prendre, comme à chaque édition, un bon paquet de claques dans la gueule, en faisant confiance au pif des programmateurs.
Revenez ! C’est une image ! Je parlais de bonnes sur prises, en fait… Bon allez, venez, on va essayer de s’y retrouver un peu dans tout ça….
Coté rap, vous pouvez me faire confiance, c’est pas vraiment mon truc, mais je sais quand même une chose : Il ne faut pas sous estimer les belges et surtout pas Hamza, ce type est tout sauf un mickey. Par ailleurs, en écoutant 13 Block, je viens de me rendre compte que, moi aussi, j’en ai plus et que le temps que ça rentre de vacances, ça va rimer avec abstinence, en gros jusqu’à ce qu’il montent sur scène.
Il y a aussi, les déjantés olibrius plein de brio de Salut C’est Cool ( toujours pas en HP à l’heure où on met sous presse), du dj set signé Teki Latex, genre « mais ce type à 8 mains ?!?!? », des erreurs dans le GPS qui nous enverront nous perdre dans l’espace temps, au beau milieu des seventies, du coté de l’Anatolie, en plein dans une fiesta suspectement lysergique donnée par Altin Gün… (Non, c’est pas babos, c’est sexy)… Sexy aussi, et sans abuser d’un iota, le groove imparable des londoniens de KOKOROKO (sur disque, ça fout les poils, alors sur scène…) et, en prime et en total contraste, la subtile folk de Rozi Plain…
Ensuite, pour moi, c’est l’aventure. Bon, David Munwami, je l’ai vu jouer avec François Atlas, il était salement bon, donc, pas de raisons qu’en solo, ça coince… Par contre, puisqu’on parlait de parité tout à l’heure, je vais utiliser deux mots féminins : lacunes et découvertes. J’ai les premières et j’attends avec impatience les secondes tant je suis sur qu’entre la jeune Arlo Parks, le reggaeton sulfureux de MS Nina, les envoutements de Lafawndah, les rafales afro d’Andy 4000, les histoires de meufs de Lala and Ce ou l’électro soyeuse d’Ehua, mon petit coeur de vieil éléphant va se prendre des chocs… C’est aussi ça, le Coconut, une surprise à chaque tournant.
Et, j’en oublie… je ne vous ai pas parlé de Captain Parade qui ravira vos kids lors d’un vrai concert de rock’n’roll pour minots, des coups fumants mijotés par Discolowcost, de la bass du voisin Culture Jah Tovo, du traditionnel bal trad du dimanche aprem’ ou des coups de grisou mijotés par Nyokö Bokbaë de chez Boukan rec… J’aurais pu… Mais après tout, vous êtes grands et j’espère, vaccinés, vous savez lire une carte et y trouver Saintes, alors, je vous propose qu’on se retrouve là bas et que, pendant ce week end de folie, on prenne le temps de boire un coup ensemble pour débattre de ce qui était carrément dément et de ce qui était juste totalement ouf’…
Ps : je déteste l’écriture inclusive, alors quand j’écris « Vous êtes grands », ça vaut aussi pour les grandes ou les grands (ou les petits) qui veulent être des grandes, hein, vous faites comme vous le sentez, c’est votre life, après tout.
Au fait, il y a des places à gagner en jouant au jeu juste en dessous, à condition de bien vouloir laisser votre destin entre les mains du hasard ! Mais pour augmenter vos chances, récupérez le mot de passe au bout de ce lien.
Coconut Music Festival, du 12 au 15 septembre, Saintes – Abbaye Aux Dames.