Utiliser des phrases comme « Parfumé à l’eau de rose sombre ».
Le Tumblr Les critiques limpides recense, tous les ans, lors du Festival de Cannes, les analyses les plus obscures du web. On hésite entre rire et pleurer devant ce florilège pêché sur Twitter (entre autres). Mais surtout, on apprend à être un bon critique cannois, ce qui peut toujours servir.
Leçon n°1 : Faites des phrases que personne ne peut comprendre
Règle première du critique twitter cannois, les 140 caractères doivent être aussi indéchiffrables que possible. Peu importe si ça ne parle qu’à dix personnes en France, le plus important est de combiner la métaphore, le name-dropping et le néologisme. Il est évident que « Baumbach laboure brillamment le champ alleno-tchekhovien », et que que « The Square gâche l’observation wisemaniennp dégénérée de l’art », par exemple.
Du Haneke version musée cool metalol. Une installation autosatisfaite de 2h22 qui te ricane à la gueule. Sinistre. #theSquare #Cannes2017
— Eric Vernay (@ericvernay) 19 mai 2017
Leçon n°2 : Pas de juste milieu
Un film n’est jamais « pas mal » ou « intéressant ». On laisse ça à Télérama et à ses petits bonhommes. Le critique connecté a toujours des avis tranchés. À noter pour plus tard, un film peut donc, au choix, « puer de tous ses pores le divertissement formaté » ou séduire le cosmos tout entier. Pas d’entre-deux. Jamais.
Leçon n°3 : Ne pas lésiner sur le qualificatif
« Fable écolo pachydermique », « allégorie confuse », « verbopathe pédant », n’ayez jamais peur d’en faire trop. Ci-dessous, le combo idéal.
Confessionnal pour verbopathe pédant et factice érudition faciale #LesFantomesdIsmael sombrent dans un vain bazar de lacancanneries fumeuses pic.twitter.com/wjH6vNdU9D
— Serge Baladins (@dominique_sacco) 19 mai 2017