À son insu.
Un bon moyen de faire du business entre copains antisémites. Les algorithmes de Facebook, ou plus précisément son service d’achat d’espaces publicitaires a auto-généré des catégories pour cibler de potentiels acheteurs antisémites. Jusqu’à cette semaine, Facebook permettait ainsi de créer un contenu publicitaire à destination de ses utilisateurs intéressés par des sujets tels que « Je déteste les juifs » ou « Comment brûler des juifs ». Rien de plus facile, alors que de vendre ses cargaisons de Mein Kampf, ou d’organiser une soirée pyjama entre copains néo-nazis.
Facebook laisse les catégories d’utilisateurs s’auto-générer, à partir des likes, des descriptions et des centres d’intérêt qu’ils déclarent. Les néo-nazis et autres suprémacistes n’étant malheureusement pas absents de Facebook, les algorithmes n’ont fait que les classer par intérêts dans le catalogue proposé aux publicitaires. La plateforme dément donc (à juste titre, techniquement) avoir créé ces catégories.
Pas de politique dans le business, mais du business dans la politique
Découverte et testée par ProPublica, cette charmante fonctionnalité a depuis été supprimée par Facebook qui s’est empêché de déclarer, comme d’habitude, « chercher une solution au problème ». Comme le souligne ProPublica, les services publicitaires de la firme sont particulièrement surveillés ces derniers temps. Le réseaux social a déclaré avoir découvert 100 000$ de publicité placée pendant la campagne Présidentielle américaine par de faux comptes. Ceux-ci seraient, semble-t-il, affiliés à la Russie.
Sous couvert d’impartialité, les entreprises de la tech, Facebook en première ligne, ont eu tendance à laisser proliférer racisme et antisémitisme, argumentant que leur rôle n’est pas de faire de la politique. Pourtant, depuis les événements de Charlottesville, on a vu la Silicon Valley déclarer la guerre aux racistes et antisémites, qui se sont notamment fait virer de Airbnb ou de Paypal. Mark Zuckerberg s’était même fendu d’un touchant communiqué assurant qu’il n’y avait « plus de place pour la haine dans nos communautés ». Visiblement, il y en a encore dans son portefeuille.