En URSS, les amateurs de jazz et de rock pressaient leurs disques sur des radiographies.
En URSS, les autorités en charge de la censure n’étaient pas friandes de jazz et de rock. Malgré la progressive occidentalisation des moeurs culturelles, ces musiques qui incarnaient frontalement un idéal et un mode de vie à l’Occidentale n’étaient en effet pas du goût de tous. Interdiction donc de presser ces vinyles et de diffuser cette contre-culture. Pourtant, dès les années 50 les amateurs ne comptent pas se laisser faire et trouvent un moyen original de faire circuler les grands disques de l’époque.
Ils se servent en effet d’anciennes radio pour presser la musique : les zazous de l’époque (qu’on appelle stiliaguis) volaient ainsi les radiographies dans les hôpitaux, et gravaient grâce à des phonographes et en trouant les radios avec une cigarette ce que l’on appelle des « Bones ». Ainsi, avec Elvis sur le poumon, Duke entre les côtes, la musique pouvait circuler en très mauvaise qualité mais à un prix dix fois inférieur à celui des marchés occidentaux. Aujourd’hui, il reste de cette période ces radios qui sont presque de véritables oeuvres d’art.