Aujourd’hui je ne sais pas pourquoi je vais te parler enfermement. Laisse les volets clos, ferme ta porte à double tour, j’arrive !
À l’heure où je frappe ces mots, sans violence aucune je vous rassure, je ne sais si le Président parlera ou ne parlera pas, si allocution, il donnera ou ne donnera pas. A l’heure où ces mots s’affichent sur mon écran, le doute m’envahît. Et si l’on était re-re-re-confiné.e, en mode hard, séquestrée à la maison comme au plus beaux jours du printemps 2020 ou d’un film X des années nonante comme on dit en Belgique. A l’heure où vous entendez ces mots couchés sur mon écran retina comme une jolie fille sur le divan du psy d’En Thérapie, vous vous savez. Oui vous savez, d’autant que Sarah-Lou Bakouche vous a déjà tout dit et par 4 fois pour certains d’entre vous. Vous savez et moi je dois faire comme si, comme si je savais ce qui se trame dans la tête du Président.
Bien sûr, je pourrai vous parler d’autres choses; de l’Australie qui n’a connu aucun cas nouveau de covid depuis 50 jours, de ces kangourous qui sautent de joie. Bien sûr, je pourrais… Mais pour rester au tempo hexagonal, je vous parlerai enfermement, au fil de deux articles rangés sur la même page du quotidien La Provence pas plus tard que mardi dernier. Je vous parlerai enfermement parce que depuis un an, c’est notre quotidien, enfermé que nous sommes dans une vie étriquée, dans une vie rétrécie entre boulot, dodo, vélo parce que le métro c’est vecteur de maladie.
Ces deux articles claustrés sur la même page, nous relatait, pour le premier des deux, une soirée clando réunissant pas moins de 200 fêtards dans un rade abandonné des Quartiers Nord, soirée qui s’est finie encerclée par la police comme au temps chéri des western-spaghetti, tandis que le second évoquait lui le sort de huit Erythréens sans papiers en route vers un eldorado mineur car totalement incertain. Eux n’ont pas dépassé un parking de la zone commerciale de Vitrolles. Les uns et les autres ont été embarqué par la police. J’aurai aimé trouver fin plus heureuse, plus blagueuse en ce 1er avril, mais je crois deviner que l’humeur n’est pas ce matin à la galéjade.