Direction le Danemark pour une leçon d’empathie.
En rang par deux avant d’entrer s’il vous plait, installez-vous à vos places et ouvrez vos cahiers d’empathie. Nous sommes au Danemark pour un cours d’empathie. Mais qu’est-ce que l’empathie, tout d’abord ? C’est selon mon vieux pote wiki : « la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu. ». C’est en fait une décentration de la personne, qui ne réfléchit plus et n’agit plus selon ses propres critères, mais en tenant compte de ceux l’autre. Ce n’est pas juste de la sympathie, de la compassion, voire de l’altruisme, mais plutôt une volonté de penser et d’agir d’un point central qui n’est plus le sien. C’est sortir de son corps et adopter celui de l’autre, adopter son corps, son histoire, sa façon de réfléchir pour essayer de comprendre ces pensées et ces actions. Ces c e s et non plus ses s e s. penser le démonstratif plutôt que le possessif.
Au Danemark, pays de 5 millions d’habitants, on apprend depuis bientôt 30 ans l’empathie à l’école, à raison une heure par semaine, et ce, de 6 à 16 ans. Pas de devoirs, ni d’interros, Juste des échanges qui permettent d’éviter que certains ne développent cette forme de nombrilisme exacerbé, cet égocentrisme démesuré qui les conduit à ne penser qu’à eux et surtout à ne voir le monde qu’à travers leur prisme ! Comprendre que l’autre pense et agit différemment de moi ou de toi, facilite grandement nos échanges en modifiant le panorama, un peu comme quand tu arrêtes de ne faire que des selfies narcissiques avec ton smartphone et l’utilise comme un appareil photo, appareil que tu prêterais à quelqu’un le temps d’une photo. Une photo sur laquelle tu pourrais peut-être même figurer, et qui sait découvrir des choses de toi que tu ne savais pas.Mais pour confier ton téléphone à quelqu’un, il faut avoir confiance en cette personne, ne pas craindre qu’elle ne s’escape en courant avec ton phone dont tu n’as pas encore payé toutes les mensualités. Faire confiance, ne plus avoir peur, ne plus propager ce sentiment qui contracte tes muscles et ta réflexion, c’est un pas énorme vers l’empathie. Ça y est j’entends déjà, au loin, dans les campagnes mugir ces féroces commentaires qui parlent de monde de bisounours. Je le concède ! Bisounours, je suis et bisounours, je resterai ! Bisounours for ever. Bisounours, j’adore car toujours mieux que Zemourours et consorts.