Le coréalisateur du documentaire « Demain » plaide pour une alimentation bio de proximité, des énergies renouvelables et des emplois locaux, susceptibles de nous apprendre à « encaisser les chocs ».
« Ce virus suffit à faire plonger la bourse et nos économies, à désorganiser toute notre vie. On peut se demander quelles seront les conséquences du réchauffement climatique annoncé… Nos sociétés très mondialisées ne sont pas préparées à ce genre d’événements. » Dans une interview au magazine We Demain, le cinéaste, écrivain et militant Cyril Dion réaffirme ce qui fait depuis près de quinze ans – en créant le mouvement Colibris, avec Pierre Rahbi – le sens de ses combats : la défense inquiète de la biodiversité.
Signataire d’une tribune dans Le Monde qui appelle à entrer en « résistance climatique, dès la fin du confinement », le coréalisateur du documentaire Demain (2015, avec Mélanie Laurent, un César et plus d’un million de spectateurs) entend également s’appuyer sur « la Convention citoyenne », mise en place à l’automne dernier, assemblée dont les membres tirés au sort planchent sur des manières de réduire la pollution en France, propositions qui seraient ensuite soumises « sans filtre, par référendum, ou par application parlementaire directe » – ce qu’il évoquait déjà sur Nova dans la chronique de Marie Misset, Marie Transport. Ces cerveaux citoyens réfléchissent actuellement à des « pistes de sortie de crise, qui intègrent protection du climat et justice sociale ».
En plein montage de son nouveau film, Animal, inspiré des travaux de la primatologue britannique Jane Goodall, dans lequel Cyril Dion suit deux ados qui cherchent « une autre façon d’habiter cette planète », l’activiste plaide ici de nouveau, inlassablement, pour une alimentation bio de proximité, des énergies renouvelables et des emplois non-délocalisés, susceptibles de nous apprendre à « encaisser les chocs ». Ad libitum, solutions locales pour un désordre global.
Pour lire sa tribune publiée dans Le Monde avec Pablo Servigne ou Bruno Latour, c’est là.
Pour réécouter Cyril Dion invité de Marie Transport, c’est ici.
Visuel © La Belle verte, de Coline Serreau (1996).