En clôture de la 3ème édition d’Algérie-France, la voix des objets (7 au 14 mars), en charge d’explorer au Forum, la question « des représentations, entre Algérie rêvée et Algérie vécue, de l’orientalisme d’hier aux jeunes générations franco-algériennes d’aujourd’hui », le MuCEM propose jeudi 14 mars à 19h dans l’Auditorium, une table ronde intitulée D’ailleurs je suis d’ici. Penser l’algérianité aujourd’hui, et animée par le journaliste Tewfik Hakem (France Culture), en présence de l’artiste marseillaise Dalila Mahdjoub et d’Evelyne Ribert.
La soirée se prolongera par la lecture musicale d’extrait du roman Tous les Hommes désirent naturellement savoir de Nina Bouraoui, par le comédien et réalisateur Lyes Salem et le joueur de mandoluth Hakim Hamadouche.
« le livre relate dans un assez bel équilibre, l’enfance à Alger de l’auteur, ses souvenirs, ses parents, sa famille, ce qui lui en reste aujourd’hui; et son parcours amoureux, la découverte de son identité amoureuse et charnelle au début des années 90 à Paris, quand elle prend conscience de son attirance pour les femmes » explique Lyes Salem avant d’ajouter. « Je vais lire des passages de ce texte accompagné par Hakim Hamadouche au mandoluth. Il jouera quelques titres en solo entre les passages et donnera un mini concert d’une vingtaine de minutes en toute fin de lecture. ».
Le comédien et le musicien sont nés de l’autre côté de la Grande Bleue. Tous les deux y ont grandi avant de découvrir la France. Avec la romancière, Lyes partage aussi un parcours similaire. Père algérien, mère française.Tous deux ont vécu le déracinement à l’adolescence à toute fin des années 80. « Nos histoires sont troublantes de proximité, c’est pour ça que j’ai choisi ce livre. On a cette double identité, cette double culture » confie-t-il. « Nous sommes tous les deux complètement algériens, complètement français, sans être ni l’un ni l’autre… ». Nina et Lyes ont tous les deux fréquenté le lycée français d’Alger, le Lycée Descartes. A l’époque j’avais une copine de classe, un véritable garçon manqué, qui s’appelait Nina. J’ai une photo d’elle à l’époque. “Ma” Nina a une ressemblance avec Nina Bouraoui, sans que je sache si elle est ou n’est pas Nina Bouraoui. ». En fond de salle, dans leurs dos, figureront en projection les deux photos, telles qu’ellent apparaissent dans l’esprit du comédien quand il lit les livres de Nina Bouraoui. Je suis rentré en contact elle pour cette lecture. Elle ne sera pas là puisque qu’actuellement à l’étranger mais elle a enregistré un message diffusé en toute fin de soirée pour dire si oui ou non elle est la Nina que j’ai connue. ».
“D’ailleurs je suis d’ici. Penser l’algérianité aujourd’hui”, table ronde en clôture d’Algérie-France, la voix des objets (7 au 14 mars). Le 14 mars à 19h au dans l’Auditorium du MuCEM à Marseille. Entrée libre