Les rendez vous manqués des Pretty Things.
Un peu partout dans le monde, on révise l’histoire, sans doute grâce aux Web qui répand comme une trainée de poudres de nouvelles opinions, des détails, des révélations sur tout, même le passé underground !
Les Pretty Things, groupe emblématique de la British invasion (de 1964 à 1969) sont réhabilités chez l’éditeur Camion Blanc et sous la plume hyper précise de Didier Delinotte .
Il nous est difficile d’admettre que, petits français (et malgré des concerts flamboyants à la locomotive vers 66-68) nous ne savions de ces groupes magiques que ce que les maisons de disques voulaient bien nous dire, et les journalistes avaient du mal à suivre.)
Même les anglais demandaient aux groupes d’êtres formatés, avec des tubes bien concoctés et une image retravaillée. Quand on réalise quelle révolution avait lieu et l’accélération des modes des sixties, avec le recul, et le nombre de groupes Pop, Rock, Blues : pari impossible.
Oublions Beatles et Stones : On a retenu les Yardbirds, les Animals, les Who et les Kinks, mais déjà les Small Faces sont plus obscurs -malgré leur génie et leur antériorité punk, comme les Pretty Things, qui changeaient de formation, de style, même de nom (Electric Banana) ce qui était normal pour des musiciens libres et inspirés.
Ils furent donc les sales gosses du Rock anglais (Inrocks avril 2015), d’incontrôlables curieux, qui sont passé de la Pop au Prog Rock, puis au psychédélisme, puis ont créé SF Sorrow (un opéra Rock, avant Tommy), ont flirté avec Hell’s, Communautés libertaires, Vaudou…
Cette génération avait soif de tout, ne s’interdisait rien, et les Things était bien plus rebelles que les Stones, aussi variés que les Beatles auxquels ils furent comparés, mais aussi aux Beach Boys, Led Zep etc..!
Très appréciés des connaisseurs ( Pink Floyd, Bowie..) enrôlant toutes sortes de pointures pour changer et jouer avec eux (il faut un tableau pour saisir les castings), émaillant leur image de scandales, de ratés, de retards, de virages… Mais tout cela était finalement normal pour des gens vivant leur époque, anti-marketing et imaginative.
Et comme tous les maudits, leurs fans sont encore plus tenaces et les suivent depuis 1965 : un demi siècle ! Les Things ont encore sorti un disque en 2015 !!!Les compiles et anniversaires n’ont jamais cessé !!!
Voilà ce qui fait la particularité de ce groupe, Punk et Garage avant l’heure. Johnny Rotten les citait comme les très rares dont les mouvements Prog, Psyche, Hard et Punk se sont revendiqués !
Le livre détaille leurs errances, délires, échecs et redémarrage, comme une histoire sans fin, toujours réactivée par quelques fans.
Il ne reste plus qu’à écouter leurs morceaux ( Midnight to six man, Come see me, SF Sorrow…), ou les voir directement !
Car les Pretty Things se produisent encore !
LES PRETTY THINGS . Une institution ! par Didier Delinotte. 3oo pages
30 euros . Editions CAMION BLANC