Balade vorace dans le Lyon de l’illustrateur.
Votre semaine avec Brulex, jeune artiste illustrateur et graphiste, commence d’abord à l’Ateliers Garage (lieu clé de la micro édition à Lyon) où il travaille à aller plus loin que la normalité des choses. Au creux des rues avoisinantes vous découvrez différents collectifs qui préservent les lieux alternatifs. Des gens qui veillent à ce qu’ils ne se fassent pas écrasés ou repoussés, qui veillent à ce qu’ils ne se fassent pas « manger ».
Il vous parle de son nouveau livre Vorace : des images s’enchaînent sur la thématique de la nourriture et la rencontre de deux personnages qui vont se manger l’un l’autre. La finalité – il faut voir le bouquin pour la comprendre – ce n’est pas le fait qu’ils se mangent, c’est aussi ce que ça soulèvent sur notre société. La consommation, les gens qui mangent beaucoup, qui se mangent les uns les autres, moralement.
« J’aime bien dessiner des choses un peu poussées qui réveillent d’autres choses chez les gens, qui sont pas obligatoirement une représentation directe de la réalité. Je dessine pas que des trucs super gentils. »
C’est entre l’Atelier Garage et l’Amicale du Futur que vous continuez votre balade avec Brulex. La connexion, tenir le bastion et résister à la gentrification du 7ème… il y a du monde dans l’Atelier pour ça.
« C’est un vivier artistique. C’est super important de confronter son travail et d’être en cohésion avec les autres. Je pense que c’est une des choses les plus importantes en tant qu’artiste ou illustrateur, de pouvoir échanger et de ne pas être dans son coin tout seul. Il faut se connecter aux autres sinon on avance pas. »
Vous avancez vers L’Amicale du Futur, café associatif du 7ème arrondissement. La marche c’est bon pour les idées, des idées politiques locales, des idées sur la vie de son quartier, des idées inspirantes, voir même des envies, parfois, de bouger un peu de la ville.
« Le centre de Lyon est devenu trop dense, politiquement y’a une ambition de devenir énorme. »
Sur la route vers l’Amicale du Futur, dans la rue Sébastien Gryphe, il y a aussi le Court-Circuit. Vous passez devant et Brulex vous parle d’inspiration, de végétalisation: « S’occuper de la vie de sa cité, c’est ce qui fait qu’elle vit bien. »
Quant à l’intention qu’il met dans ses dessins : « Tout m’inspire techniquement j’ai pas du tout de ligne directive. Après j’ai des thèmes de prédilections, qui me reviennent : les chiens, les animaux surtout, l’Homme, la mort, le sexe. Mais y’a toujours une injection, je peux pas faire un dessin qui raconte rien. »
C’est devant un troisième thé que vous finissez votre tour. Il parle d’une chose qui nous intéresse toutes et tous : la nourriture.
« Je repense souvent à des images que j’ai vu… des gens qui mangent à outrance. Je repense à un américain que j’avais vu dans un voyage en Thaïland… Y’avait un banquet dans un restaurant et il s’était empiffrer mais comme pas possible, et en fait, c’est le genre de chose qui me refroidi : quand les gens consomment et achètent des choses pas possibles. »
Pour retrouver son travail, c’est par ici : https://brulex.fr/