Balade littéraire dans le Lyon noctambule de l’auteur de polars
Cette semaine, on repart déambuler dans les rues de Lyon, pour découvrir une personnalité et la ville à travers sa voix. Cette fois, c’est tombé sur Jacky Schwartzmann, l’écrivain bisontin amoureux de Rimbaud comme de NTM. Auteur des polars Demain, c’est loin et Mauvais coûts est aussi le lauréat 2018 du prix de la page 111, le plus sérieusement absurde des prix littéraires, décerné par Nova.
On retrouve Jacky Schwartzmann rue Victor Hugo dans le 2e, une rue qu’il a longtemps arpenté tard la nuit.
“J’y ai fait quelques rencontres amusantes ou flippantes qui m’ont inspirées plusieurs idées de scénarios de BD ou de romans. »
Il se souvient, par exemple, un soir, avoir croisé un vieille dame de 80 ans atteinte d’alzheimer en train de chercher sa maison. Si l’histoire s’est bien terminée dans la vrai vie, dans son imagination, elle est allée beaucoup plus loin et, dans sa tête, la dame est devenue la tenancière d’un « bar à putes » et feint la perte de mémoire pour échapper à la mafia du coin.
Direction le cours Charlemagne où il a vécu pendant une quinzaine d’années. A son arrivée, il a enchaîné les petits boulots, de serveur à groom, et ses expériences l’ont beaucoup inspiré pour ses romans, comme le dernier, Demain, c’est loin.
“J’ai mis tous les endroits que je connais […] Il y a une scène à La Grange au Bouc, une boite pour vieilles dames qui aiment bien les jeunes hommes… Oui j’y suis allé une fois ! […] En fait, j’aime prendre un type normal et le mettre dans une situation pas normal.”
On poursuit notre déambulation et oscillation entre réalité et fiction.
“Un jour, je rentrais cours Charlemagne à 1h du matin et j’ai trouvé une sacoche sur un banc, avec à l’intérieur un téléphone. J’ai appelé le premier numéro […] et j’ai rendu le sac. Un truc de la vie, une anecdote qui peut arriver à tout le monde.”
Sauf que ça a donné d’autres idées à Jacky Schwartzmann et ce truc de la vie est devenu une histoire de drogue, de prostitution et de gros billets.
“C’est un roman que j’ai écrit et que j’aimerais retravailler dès que je peux […] Un roman pour lequel j’ai beaucoup de tendresse, parce que pendant des années, j’ai écrit des romans ratés […] et celui là, c’est mon dernier roman pas totalement réussi.”
On remonte le cours Charlemagne et il nous raconte comment après des années d’essais, il a failli tout arrêter.
“A partir du moment où j’ai décidé de m’autoriser à faire ce que je savais faire, ça a marché !”
Finalement ce sont ces années de petits boulots et ses vies d’avant qui l’ont nourri comme auteur.
“Je pense sérieusement qu’à 22 ans en sortant de fac de philo, je n’avais rien à raconter […] Maintenant, j’ai de la matière pour 30 ans ! ”
« Moi, je n’écris qu’en musique !”.
Dernier stop à Confluences pour fureter dans le casque de l’écrivain. Pour son roman Bad Trip, il s’est forcé à écrire en écoutant le 1er album de Stupeflip.
“A la fin, j’en avais marre. Je ne l’ai jamais refait. Je pense que ça ne sert pas à grand chose.”
Avant de le quitter, on découvre quelques unes de ses prochaines sorties entre marathon en Corée du Nord, enquête à 4 mains entre Lyon et la Roumanie et son projet de Haine II. Un roman dont le personnage principal serait le sosie de Mathieu Kassovitz qui lui volerait son identité, produirait la Haine II et détournerait des millions d’euros. On sait pas vous, mais nous on a hâte. Pour tout.