Balade Rock’n’Roll dans le Lyon du bassiste/chanteur de Marie & Les Garçons.
Chaque semaine, nous, on aime bien se coller un peu et suivre une personnalité lyonnaise, en ayant l’autorisation de la personne sus-suivie bien entendu ! Cette fois, c’est tombé sur Patrick Vidal. Il fait parti des membres fondateurs de Marie et les garçons. Le groupe lyonnais formé en 75 par des lycéens fans du Velvet à une époque où Lyon était adoubée capitale du rock. Alors, presque 35 ans après, on se balade à travers les pentes de la Croix-Rousse et les souvenirs du chanteur.
Patrick Vidal nous a donné rendez-vous place de la Croix-Rousse. C’est là que se retrouvaient les membres de Marie et les Garçons avant de descendre répéter dans leur cave des pentes. Entre eux, tout à commencé au lycée Saint Exupéry. Ce qui les a rassemblé ? “L’intérêt pour les arts plastiques, Bowie, le Velvet, la culture américaine, Warhol…”
“On a commencé par des reprises, des répet’ en appart et on s’est trouvé pas si mauvais que ça”. Leur première scène, ils la font, pour la fête du lycée, en 1975. “J’étais un étudiant timide et pas du tout expansif et je suis arrivé avec les cheveux rasés, des bracelets en cuirs et des talons”.
Viennent ensuite les premières compositions, les premiers textes, l’affirmation d’un style aussi. “On s’était appelé avec les noms des personnages de Burroughs et on s’appelait Les garçons sauvages à l’époque. Mais Zermati (Marc Zermati, fondateur du label Skydog. ndlr) nous à dit : Vous avez Marie à la batterie, appelez-vous Marie et les garçons ! Ca faisait très new wave et nouvelle vague !“
Dès le départ, le groupe impose un style loin des signes et attitudes rock. “On a passé notre temps à casser les codes ! ” Et le groupe se retrouve vite en polo blanc Lacoste et chaussure en toile. “On avait la réputation du groupe arty, imbuvable, prétentieux, snob et tout… C’est pas grave… On l’était un peu aussi je dois dire.”
Le groupe va très vite enregistrer un deuxième single à New York. “Ca a été assez dément ! […] On se retrouve avec John Cale du Velvet Underground, qui était notre groupe préféré, on joue au CBGB et le lendemain en 1ère partie de Patti Smith qui est notre idole absolue. Ca fait beaucoup en 3 jours !”
Patrick Vidal nous tire vers une cour de la rue René Leynaud, là où se trouvait l’un de leurs anciens locals de répet’. “On a laissé une trace avec un single, j’en suis toujours halluciné moi, ça fait quand même 40 ans !”
On continue à déambuler et l’on revient sur le moment ou ça a foutu le camp. C’est l’arrivée du disco qui a mis fin à l’ascension fulgurante de Marie & les garçons. “Très vite on a commencé à intégrer ces grosses caisses continues […] Quand c’est arrivé, c’était incroyable, on avait jamais entendu ça !”
Retour à New York avec des musiciens américains. Quand Patrick y voit de l’avant-garde, les autres ne suivent pas. La maison de disque et le public non plus. “Pour eux, on était les suppôs de la variété. Les membre du groupe ont tous cru que je voulais devenir Patrick Juvet […] On a explosé en route”.
Notre dernier stop se fait à la librairie Passages, rue de Brest. Son fondateur c’est Erik Fitoussi, guitariste de Marie & les garçons, et meilleur ami de Patrick Vidal à l’époque. C’est les retrouvailles. Pour le libraire, “Marie & les garçons, c’est plus que des souvenirs, c’est ma vie !”
“Je crois que je fais exactement la même chose dans le domaine du livre ! Je ne veux pas proposer les livres dont tout le monde parle, j’essaie de trouver des choses inédites et surprenantes et c’était la même démarche en musique !”
Des retrouvailles qui se feront aussi peut-être sur scène puisque que Patrick Vidal fait revivre la formation avec A boy called Vidal qui jouera à Lyon à la rentrée après une tentative avortée en mai dernier.