Balade fantomatique dans le Lyon de l’artiste opportuniste.
C’est dans les rues du septième arrondissement que l’artiste-graphiste-tatoueuse Pauline Vey vous emmène cette semaine, pour une balade à la recherche des enseignes fantômes, témoignages fascinants de la richesse d’un passé révolu mais pas complètement oublié.
Le premier épisode se passe en terrasse, au café Le Bouillon Paradis au coin de la rue Salomon Reinach et de la rue d’Anvers, dans le quartier qu’elle aime à appeler « septième ciel ».
« J’avais envie de vous parler des ghostsigns : c’est des sortes d’enseignes fantômes qu’on voit apparaître dans les rues. Par exemple là bas on voit l’enseigne d’un relieur. Bah maintenant c’est une habitation, y’a plus de relieur, et même c’est un métier qui a quasiment disparu. Ils sont plus là, ils sont partis. »
Comme je suis graphiste, entre autres, je travaille dans le milieu de la peinture et c’est une chose à laquelle je suis attentive. Je regarde les typographies qui nous entourent, les esthétiques typographiques du passé, y’a des choses assez farfelues. »
Emmenés par l’artiste aux multiples talents vous vous engouffrez dans les petites ruelles adjacentes à la rue Chevreul dans le « petit village » de Jean Macé.
« Y’a une certaine vie très populaire. Par exemple j’ai rencontré beaucoup de gens dans la rue, et pi t’as vu y’a des gens du quartier qui ont décidé d’aménager les petits espaces de massifs de fleurs en plantant des choses. Y’a des choux, des oeillets… c’est très mignon. C’est une asso du quartier qui fait ça. »
Vous continuez de suivre la graphiste (et illustratrice, et tatoueuse aussi) Pauline Vey sur les trottoirs du 7ème, à la recherche des enseignes du passé, notamment rue du Dr. Salvat et rue Béchevelin.
Des écriteaux typographiques que Pauline apprécie tout particulièrement, et qui lui ont d’ailleurs inspiré l’envie de pratiquer une activité que l’on aurait pourtant pu croire oubliée depuis la démocratisation du graphisme par ordinateur : la peinture en lettres.
Cette « visite guidée du passé du quartier » vous fait maintenant passer devant l’Atelier du Chat Perché, rue Salomon Reinach, puis dans la très passante rue de Marseille et enfin rue Passet, au coeur du tout petit Chinatown lyonnais, là où se situe son vestige typographique préféré : Au draps d’or.
« Elle est exceptionnelle. On voit que sur la façade ils ont indiqué tous les produits qu’on pouvait trouver ici : du draps, du linge de maison, du trousseau. Elle est vraiment belle parce qu’elle recouvre toute la façade. »
C’est dans la rue Chalopin que Pauline termine la balade. On se demande comment l’artiste est au centre de notre société, comment il participe à cette contre-culture que l’on retrouve dans le renouveau de la peinture en lettre par exemple, autant de questionnements sociétales et indispensables dans ce dernier épisode.
« On est de plus en plus sensibles aux choses faites à la main. »
Pour retrouver tout le travail de Pauline Vey et lui envoyer une lettre d’amour, c’est par – ici.