Reportage sur Taylor Camp, une communauté de hippies vivant en dehors du monde dans les années 70
Taylor Camp est peut être l’incarnation la plus parfaite de ce qu’était le mouvement hippie dans la fin des années 60. Il fait partie de ces sociétés anti conformistes qui ne veulent pas se soumettre aux règles que l’Etat leur impose.
A l’origine, le camp est né du refus de Sandra Schaub et de son mari Victor de s’engager dans la guerre du Vietnam et plus généralement, du rejet des valeurs défendues par la société Américaine, de l’American way of life. Le couple n’avait d’autre choix que d’accepter la violence ou de mettre les voiles. Pauvres et sans domiciles, ils ont trouvé refuge en 1969 sur une île située au large d’Hawaï, l’île Kauai dont le frère de la célèbre actrice Elizabeth Taylor était en partie propriétaire. Howard Taylor leur a proposé d’occuper gratuitement l’un des plus beaux lieux que l’île réservait, dans un environnement tropical en front de mer.
Peu à peu, d’autres hippies et vétérans de la guerre ont rejoint le camp espérant pouvoir appliquer leurs valeurs et adopter une vie à la hauteur de leurs idéaux. Pas de problèmes, pas de politique ni d’argent, pas d’électricité pour cette communauté de personnes venues échapper aux émeutes et aux violences de la police. De simples cabanes faites de bambous et de matériaux de récupération en guise de maison, ils vivaient de la pêche et de la terre dans cet environnement idyllique en quasi autonomie même si les enfants allaient à l’école en prenant un bus scolaire à proximité.
Les vêtements étaient accessoires et la nudité assumée. Un résident du camp raconte que la nudité permettait de se sentir apparenté à l’autre, de le considérer comme son frère ou sa sœur. Les drogues faisaient aussi partie de leur quotidien et leur consommation était justifiée par le fait qu’elles étaient considérées comme un moyen d’étendre son esprit au delà de ses limites.
Malgré l’harmonie qui régnait dans cette société presque autonome de 120 personnes, le camp a été dissous huit ans après sa formation. En effet, les habitants voisins du camp contestaient le fait que les hippies puissent résider gratuitement dans les plus beaux endroits de l’île, et se plaignaient de leur nudité, de vols et plus généralement de leur mode de vie. Ensuite, l’Etat a acquis la propriété de l’île, et a expulsé tous les habitants résidents à Taylor Camp avant de mettre le feu aux installations pour s’assurer qu’ils ne reviennent pas.
Quarante ans après, plusieurs anciens hippies du camp ont éprouvé le même désir de réaliser un documentaire sur l’expérience unique qu’ils avaient vécu dans cette communauté. En interrogeant les anciens résidents de Taylor Camp, 97% ont dit avoir vécu le meilleur temps de leur vie.
Regardez le teaser du documentaire qui retracent 8 années de vie vécues dans la paix et l’amour et ces clichés du photographe et écrivain John Wehrheim, originaire de Chicago qui en a fait un livre.
Pour voir le documentaire en intégralité, cliquez ici.