Balade anachronique dans le Lyon de l’artiste peintre.
Venez « Dans la rue de » Marthe Jung . Une balade tout en spontanéités dans le Lyon d’une artiste peintre contrastée.
C’est entre deux projets dans sa nouvelle maison à la campagne que l’artiste Marthe Jung vous fait découvrir son ancien quartier, la Croix-Rousse. Vous la rencontrez d’abord au bistrot Les Trois Cochons avec ses murs entièrement roses.
Avant de descendre en direction du parc de la tête d’or, elle vous parle de son inspiration, de ses techniques et de ses secrets de fabrication, par exemple, celui qui s’appelle la Gouache Aquarellée.
« J’aime bien perturber les gens avec ce que je dessine. Je joue pas mal sur le contraste et sur le flou, je donne des informations mais pas complètement. Je ne veux pas faire de dessins ultra réalistes, je fais des taches assez spontanées, des trucs qui réagissent juste entre eux. Le résultat n’est jamais ce que je comptais faire, y’a vachement d’inconscient. »
C’est en se dirigeant vers la place Bellevue qu’elle continue de parler art, ville et changements. Depuis 10 ans qu’elle est là, est-ce que c’est elle ou la ville qui a changé ? Pendant ce temps, la fête foraine est installée sur la boulevard Croix Rousse, la vogue comme on dit ici.
« Je crois que je réalise que j’ai un souci avec la modernité. Ça me saoule tous ces trucs qui doivent aller super vite, tout lissent tout faciles, où t’as plus rien à faire. C’est pour ça que je t’ai emmenée au bistrot. J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins ces vieux petits bars où ça se prend pas trop la tête. En très peu d’années il y a plein de nouveaux bars qui ont ouvert, avec tous la même déco, tous les mêmes principes, concepts… Et en plus de ça ils se disent novateurs et originaux ! Alors qu’ils ont finalement tous la même déco, ça me tue. Je sais pas… Je crois que j’aime bien encore les vielles petites habitudes. Y’a un truc qui me manque c’est de fumer dans le bars aussi. Tu sais quand tu reviens chez toi et que tu pues le cendrier de ouf, et que t’as passé un bon moment. »
Toujours en chemin vers le parc de la tête d’or, Marthe Jung vous fait descendre les très nombreuses marches depuis la place Bellevue vers le pont Winston-Churchill tout en parlant d’amour, de coeurs dessinés et de pin-ups aux joues rouges.
« Y’a toujours une part de répétition, comme des tocs. Moi c’est la femme, le corps de la femme qui m’inspire. Sur le moment j’ai envie de les rendre bien rouges bien attirantes – mes petites bonnes femmes toutes rouges. Et pourtant comme je disais je vais jouer sur le contraste. Elles vont avoir des corps pulpeux, bien rouges, bien accueillants…. ça donne envie de les toucher et tout. Et elles auront les visages, disons pas très fins. Y’en aura une avec un sacré strabisme. »
On finit la balade vers le parc de la tête d’or et plus précisément la grande serre tropicale, en passant par le festival de la courge qui était en préparation. Mais d’abord il faut traverser le Rhône.
« Je suis curieuse du coup je vais voir des trucs bizarres et après je ressors avec des idées complètement loufoques et pas forcément que pour la peinture. Là je vais sculpter de la courge.
Je suis de plus en plus attirée par l’art brut. Donc vraiment des créations de personnes qui ne font pas ça pour le regard des autres, ou pour vendre quoi que ce soit. C’est spontané et inné en l’humain, je trouve qu’il y un truc puissant là dedans. Plus que dans un dessin super réaliste, travaillé pendant je ne sais combien de temps. »