L’artiste iconique réunionnais se remémore ses souvenirs et raconte 40 ans de militantisme et de musique.
C’est après son concert remarqué le 13 novembre 2022 au sein de l’auditorium du Musée des Confluences de Lyon que j’ai pu rejoindre Danyèl Waro. Humble, au regard bienveillant et aux cheveux en bataille, le chanteur-poète et musicien me parle de manière sincère, comme si j’étais de la famille. Ce sentiment de camaraderie pousse l’artiste à m’inviter dans sa vie, sa découverte du maloya, ce blues de l’Océan Indien aux racines africaines, malgaches et indiennes, officieusement interdit par les autorités et qui ne survivait que dans quelques familles. Le natif du Tampon découvrit cette musique lors d’un concert de Firmin Viry lors de la fête du Parti Communiste réunionnais.
Ce moment sera marquant, ces sonorités ancestrales et ces chansons revendicatives vont l’imprégner et lui faire prendre conscience de son identité réunionnaise. Il reprend le flambeau, joue, chante et fabrique même des instruments. Son maloya puise dans les différentes cultures de l’Océan Indien et sa poésie est au service de la cause créole, qu’il met en avant au sein de ses albums. De sa jeunesse à Trois Mares, à la découverte de la musique par les disques de sa sœur, les journées de travaux dans les champs à couper la canne à sucre, ou encore son emprisonnement pour refus du service militaire, jusqu’à sa dévotion pour le maloya et ses albums dont “Tinn Tout”, le dernier en date, Danyèl Waro nous raconte.