Cette semaine, on laisse les clefs de « Chambre Noire » à David Walters
« Je m’inspire des musiques qui peuvent être hyper dansantes, mais avec des thématiques mélancoliques. Des musiques ‘sucrées’, mais teintées de tristesse. J’aime ça parce que ça vous envoie à l’intérieur de vous. Ce n’est pas uniquement un feu de joie ! »
On peut clairement reconnaître que notre invité n’est pas venu pour nous faire déprimer. Bien au contraire. À l’image de son précédent album soleil kreyol, nous avons eu ce soir le live d’un type pour le moins solaire, empreint de créolisation et du tout monde cher à l’auteur Édouard Glissant.
Un artiste tout terrain aux mille facettes, ex-athlète de haut niveau, ancien animateur télé qui a consacré depuis au moins 20 ans sa nouvelle vie à la musique.
« Pour moi, explique-t-il, la musique, c’est un endroit où je peux vivre des rêves de gosse, raconter des histoires. Si je fais des mélanges, ce n’est pas conscient, c’est viscéral »
Ce Negropolitain comme il aime se définir en référence à Aime Césaire a décidé pour son nouvel album d’explorer ses liens familiaux. Ses familles de sang et de son. De Cuba au Brésil en passant Trinidad, la Guadeloupe, Los Angeles, Londres, Marseille sa ville d’adoption, la Martinique, notre globe-trotter né à Paname a fait de la sono mondiale un mantra qui nous parle forcément qu’il qualifie de soul tropical.
Soul tropical C’est même le titre de son dernier album sorti il y a quelques semaines.
Ou les sonorités accompagnent des textes qui abordent l’engagement sur le mauvais traitement que subissent les populations et la nature aux Antilles, les soulèvements populaires qui se cachent derrière la carte postale et le cliché du noir dansant et souriant, mais aussi le deuil d’une mère, disparue il y a peu.
Un subtil mélange de pudeur, de tristesse, d’espoir. Un secret partagé. Une grande joie intérieure. Un feu sacré. Qui font de l’œuvre de notre autodidacte multi-instrumentiste un art qui relève de l’universel en tout point et en aucun cas de la musique communautaire comme j’ai pu l’entendre ou le lire auprès de confrères et de consœurs décidément pas prêts pour le grand mix.
C’est pour cette Soul Tropical diffusé depuis tant d’années que notre invité est un artiste de la famille Nova. Et encore pour longtemps !
Alors Merci d’avoir donné ce soir dans cette chambre noire une messe de joie David Walters.