Aujourd’hui dans « La Potion », un poète-rappeur-chanteur, un résistant, un esprit libre surtout : Abdullah Miniawy.
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Abdullah Miniawy a grandi en Egypte, dans la ville d’El-Fayoum. Après une enfance très solitaire, Abdullah a finalement rallié le Caire à l’orée des premiers soulèvements de la population égyptienne, qui allaient pousser à la démission puis à l’arrestation d’Hosni Moubarak. Là, Abdullah joue devant des dizaines de milliers de personnes ainsi que dans les clubs de la ville, avec le rappeur révolutionnaire Aly Talibab. Pendant ce temps-là, jour après jour, il voit fleurir ses poèmes sous forme de graffitis sur les murs du Caire mais aussi à travers tout le Moyen-Orient. Mais voilà, de nombreux artistes sont également emprisonnés, alors Abdullah se décide à quitter l’Egypte… pour la France, où il multiplie les projets depuis.
Sa route croise celle du trompettiste Erik Truffaz, du clarinettiste klezmer Yom, du rappeur Marc Nammour, du joueur de oud Kamilya Jubran ou encore Mehdi Haddab, jusqu’à jouer au festival d’Avignon avec le spectacle musical le Cri Du Caire. Très attaché à la liberté et à la circulation des idées, Abdullah Miniawy poste ses morceaux en écoute libre sur Internet, le web qui lui permet aussi de cultiver sa grande curiosité musicale. Récemment enfin, Abdullah Miniawy sortait KILL ME OR NEGOTIATE, un disque aux boucles hypnotiques et aux textes puissants conçu en duo avec le producteur nantais Simo Cell.
Pour La Potion, Abdullah Miniawy lève le voile sur ce qui l’inspire : les musiques répétitives mais surtout la transe soufie, qui lui permet de cultiver sa spiritualité tout en faisant un pas de côté par rapport aux dogmes des religions.
Crédit © Manuel Niebrele