Rencontre avec Sofiane Saidi à propos d' »El Mordjane » son nouvel album
Photo © Aurore Vinot
En mode détente le week-end je tombe sur un clip qui crée le buzz, encensé par les uns décrié par les autres, rien de nouveau me diriez-vous, sauf que le single est un petit bijou « roots » d’une précision chirurgicale doublé d’une émotion proche du blues. Les commentaires s’accumulent durant la journée et le clip réalisé par Anaël Dang interpelle, comme une errance nocturne d’un anti-héros rongé par la paranoïa. Les images défilent et nous plongent dans un trip entre cauchemar et réalité sous fond de « gasbah » (genre musical Algérien) une sorte de blues rural, le raï originel de Sidi Bel Abbés.
La rencontre avec Sofiane Saidi est enrichissante , l’artiste connaît bien le répertoire rai¨de Sidi Bel Abbés que ce soit celui des années 90 ou plus ancien celui des chikhates comme Rimitti ou Djenia, comme il me l’explique lui même : le printemps Algérien après les émeutes de 1988 ayant été confisqué, sa quête à travers le monde et les rencontres musicales vont le construire : le groupe Toukouleur (Sénégal), Naab (électro-chaabi), Yoksotot (jazz Klezmer) Natacha Atlas et Tim Whelan de Transglobal underground . Sofiane Saidi ne sait pas dire non quand il est invité à participer à un projet musical, « plus c’est fou plus j’ai envie d’y aller ».
L’album « el Mordjane » d’où est extrait le single « gasbah ya moul taxi » a mis du temps à voir le jour à cause de cette enthousiasme à aller vers l’autre et à participer aux projets qui l’ont finalement enrichi et ouvert sur le monde. Au total, dix titres enregistrés entre Paris, Londres et …. Sidi Bel Abbés. On pourra voir et écouter Sofiane Saidi au studio de l’ermitage à Paris le 28 novembre.