Un groupe était particulièrement attendu lors des Trans Musicales de Rennes. C’est juste avant leur concert dans le Hall 3 le 9 décembre 2022, que j’ai pu rencontrer les membres de Şatellites. La formation de Tel-Aviv propose un voyage musical psychédélique entre les eaux claires de Jaffa et Istanbul de la fin des sixties. Leur histoire débute par le voyage d’Itamar Klüger (joueur de saz du groupe) dans les montagnes du Kaçkar, au nord-est de la Turquie. C’est dans ce trip initiatique qu’il découvre le son du bağlama saz, ce luth à long manche à cordes pincées à l’histoire et au son unique. Il va alors perfectionner son jeu et rejoindre des musiciens à la recherche d’un joueur de cet instrument. Le formation se développe et devient un sextet, ensemble ils crée un répertoire sonore pointu qui puise dans la révolution musicale anatolienne des sixties. Une époque où les saz sont électrifiés et propulsés dans un univers folk, rock fait de notes de guitares et synthé psychédéliques. Şatellites redonne vie à des titres rares de cette période en y apportant leur propre influences. Une musique hybride jailli de leur premier album éponyme (label : Batov Records), qui ravive l’âge d’or de la pop psychédélique anatolienne ou du mouvement musical arabesque. D’Israël en 2022 à l’Anatolie des années 1960 et 1970 en passant par les scènes internationales, Şatellites raconte son aventure musical qui ne fait que commencer.