On connait l’adage : traduire, c’est trahir. Parmi mille autres exemples, Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino. Eh bien, en VO, il n’y a aucune référence célinienne là-dedans : le film s’appelait The Deer Hunter, « le chasseur de cerfs ». Rien à voir, donc.
Mais oublions un peu les infortunés bidasses De Niro, Savage et Walken. Car si le nom de Deerhunter est sans doute dans votre viseur ces jours-ci, ça n’a rien à voir avec une quelconque partie de roulette russe dans un tripot de Saïgon. Ce serait plutôt les guitares qui prennent les devants, et à fond de balle. Figure de proue du mythique label indé 4AD, les Amerloques de Deerhunter s’adonnent en effet depuis une paire de décennies à un indie-rock foutraque et monomaniaque qui en fait les alter egos parfaits des Black Lips, avec qui ils partagent une ville (Atlanta) et quelques virées communes (notamment Ghetto Cross, le side project de Bradford Cox et Cole Alexander).
Echangeant volontiers le triptyque « luxe, calme et volupté » du poète contre un package « larsens, couplets-refrains et vivacité » (les initiales sont les mêmes, certes, mais ça sent moins le formol), ce concert attendu de pied ferme par tous les fanas de zébrures électriques sera l’occasion d’entendre, outre quelques solides classiques, les nouvelles chansons de Deerhunter, celles qui figureront sur leur huitième album au titre délicieusement sarcastique (Why Hasn’t Everything Already Disappear ?). Une avant-première de choix puisque ce disque, produit par la chanteuse galloise Cate Le Bon, ne paraîtra qu’à la saison des feuilles mortes ; autant dire qu’il reste encore un bon paquet de pages à décrocher de l’éphéméride avant de pouvoir le faire tourner sur la platine.
Et pour en profiter encore plus, Nova Bordeaux est parti à la chasse pour vous filer vos places – oui, gratos, juste pour vos beaux yeux. Mais attention à bien respecter la procédure ; rassurez-vous, rien de bien méchant, c’est même ultra simple : il suffit de cocher la bonne case sur le formulaire situé juste là, sous ce paragraphe. Et après, il n’y a plus qu’à toucher du bois …
Deerhunter – le lundi 4 juin à 20h30, à la Rock School Barbey