Vous venez de pénétrer dans la « Chambre noire » de trois porteurs d’espoirs.
Un trio venant de la World pop, du classique et du rock, qui puise sa force et sa création en live et en studios de répétitions, dont la croisée des chemins s’est faite sur le carrefour du blues.
Car elle vient de là, leur musique qui les a lié. Un son rugueux, brut, à l’ancienne, comme à Chicago ou à la Nouvelle-Orléans, avec son inévitable guitare dobro, sa lourde batterie et son imposant sousaphone en guise de basse.
Cette musique est leur instant de vérité. D’où cette envie, ce besoin, de créer du sens, où l’on peut attraper des mots et des sentiments. Une palette vaste qui va de l’intime à la rage, mais aussi vers la tendresse.
Lot commun des émotions à l’aspect instinctif. Toujours avec dignité, incandescence. En hommage à celles et ceux qui se lèvent tôt pour nourrir leur descendance, à celles et ceux qui ne courbent pas l’échine, à celles et ceux venus d’ailleurs, qui se construisent avec les insultes d’ignorants, qui souvent étaient les ex étranges étrangers victimes de quolibets, il s’agit plus généralement d’un hommage aux anonymes, aux oubliés des livres d’histoire.
Et ce d’autant plus quand le nom de leur formation est une référence à un soldat napoléonien antillais qui a préféré mourir debout que de vivre en voyant ses frères forcés par le pouvoir français à l’esclavage.
D’où cette nécessité pour le chanteur de notre trio de se reconnecter avec le blues et de le lier à sa culture créole familiale.
Un blues hard aux lyrics créoles, un blues “flambé au rhum”, diront les plus gourmands. Qu’importe, tant que l’ivresse liée à la transe soit aux rendez-vous grâce à ce 4:00 AM et dernier album en date, à écouter à n’importe quelle heure.
Merci à vous d’avoir permis dans cette Chambre noire un voyage intérieur. J’ai nommé le groupe Delgres.