Le festival Rush, curaté par Jeanne Added, s’est tenu contre vents et marées le week-end dernier à Rouen. Une édition privée d’une partie de sa programmation, qui n’a pourtant pas failli à sa mission : nous faire danser.
Ni la pluie, ni la grêle, ni les sauterelles ne viendront à bout du Rush Festival. Organisé par le 106, salle de concert emblématique de la ville aux 100 clochers, il se tient depuis quelques années en bord de Seine, sur la presqu’île Rollet, offrant un cadre idyllique. On en a bien profité, on vous raconte.
Jeanne Added, cheffe d’orchestre
L’équipe du 106 n’œuvre pas seule : chaque année, les clefs de la programmation sont confiées à un.e artiste. En cheffe d’orchestre très investie de cette édition, Jeanne Added, qu’on a successivement croisée à la billetterie, dans les loges et devant toutes les scènes, s’est attachée à créer sur mesure une programmation éclectique, pointue, à l’image de « la teuf de ses rêves ». Des nôtres, aussi. « J’ai beau connaître l’ambiance des festivals depuis des années, là ça avait une saveur différente, du fait d’avoir choisi les artistes, de leur avoir donné une place ». Parmi les coups de cœur de la musicienne-programmatrice, le groupe suisse Black Sea Dahu mené par Janine Cathrein, « à l’effet tendre et réparateur ». « J’ai été assez étonnée et aussi extrêmement émue, nous confiait Jeanne Added. J’avoue que j’ai versé ma petite larme ».
Kidromi, coolkid rouennais
Autre bonne surprise de cette soirée du vendredi, l’artiste émergent de la scène rouennaise Kidromi. Fils de circassiens, baignant depuis toujours dans un milieu artistique, Romi préfère la musique. Il apprend la basse, la guitare, la batterie, et juste avant le confinement, lui et son pote Chahine, aka Nightmare, décident de se lancer dans la production. Pari réussi : deux morceaux sont disponibles sur les plateformes – il n’en fallait pas plus pour nous convaincre. Et pour la suite ? Un morceau le 2 juillet, et caché quelque part dans ce podcast du Nova Club, et un EP qui devrait arriver courant 2022. Passe devant, on te suit, Kidromi.
Gystere, guide de luxe
Qui de mieux que Gystere pour nous offrir une visite guidée à travers le festival et sa presqu’île. À quelques heures du Gystere Show tout de legging doré vêtu, il se disait « un peu déçu de jouer pour ne pas pouvoir assister au concert ». Même discours 5h plus tard en sortie de scène. Et on est bien d’accord : on était contents de ne pas jouer pour pouvoir y assister. Avant cela, Gystere nous a emmenés jusqu’à son crush musical : une Crystal Murray plus-qu’en-forme. Bomber et voix cassée de rigueur, elle présentait son deuxième EP Twisted Bases en s’éloignant toujours un peu de ses racines soul direction le rock et ses guitares métalliques. À en croire la jeune musicienne, il se pourrait que la suite du projet se pare du même genre de bling…
Orage, trouble-fête
Puisqu’il fallait bien une ombre au tableau – en l’occurrence, celle de gros nuages noirs – le festival s’est retrouvé amputé d’une partie de sa programmation. L’équipe a été obligée d’annuler la soirée du samedi à cause de l’orage, comme un autre festival qui se tenait ce week-end-là… Nous n’avons pas eu la chance de voir Léonie Pernet, Tshegue ou encore Le Juiice, invité.e.s le samedi. Notre expérience du Rush s’est donc arrêtée vendredi à 1h, devant un public survitalicé. (C’est comme survitaminé, mais avec Vitalic, et c’est autrement plus impressionnant.