Ça s’appelle une « gun-sharing station ».
Ça ressemble à une borne de vélos en libre-service. Sauf que ce sont des fusils. Une « station d’échange d’armes » a été installée sur Daley Plaza à Chicago. Après un premier choc, les passants ont pu s’apercevoir que les armes étaient en réalité factices. Ils composent une oeuvre d’art destinée à provoquer une réflexion sur l’extrême accessibilité des armes dans le pays, comparable à la location de vélos.
Le mouvement Black Lives Matter et la mobilisation des lycéens survivants de la tuerie du lycée Parkland en Floride en février dernier, ont contribué à porter le débat dans la sphère publique, et demandent une réforme de la constitution américaine sur le port d’arme. Mais dans l’Amérique de Donald Trump, fervent défenseur du deuxième amendement qui garantit ce droit, et sous la pression de la NRA, lobby de l’armement, les institutions sont jusqu’ici restées sourdes, et muettes.
De nombreux artistes se font alors porte-paroles de cette cause, notamment Childish Gambino dans un clip qui a enflammé l’Amérique et les réseaux sociaux la semaine passée.
En l’occurence, cette station de fusils est une collaboration entre l’agence de communication The Escape Pod et le Brady Center, une association qui lutte contre la violence armée. « Notre but est d’entamer une conversation sur l’une des questions les plus brûlantes de notre époque, tout en récoltant des fonds pour le Brady Center, qui en a grandement besoin », a déclaré à CNN le directeur artistique de The Escape Pod. « Cette question concerne particulièrement Chicago, car notre ville souffre plus que d’autres de la violence armée. » L’année dernière, plus de 600 personnes sont mortes de blessures par balle dans la ville de l’Illinois.
Crowds are gathering in front of the Chicago #gunshare. The art piece designed to look like a bike sharing station is a commentary on the ease with which a person can obtain a gun in the U.S. pic.twitter.com/W9AyMG7mY1
— Brady Campaign (@Bradybuzz) May 10, 2018