Un petit point pour ceux qui ont eu la flemme de suivre la saga ClubHouse.
ClubHouse est appli qui a explosé et dont tout le monde parle, probablement surcôtée, mais en tout cas c’est le truc du moment c’est une appli qu’on ne peut avoir que si on est invité, où les gens discutent en live uniquement par le son et par petits groupes… Elon Musk, Kany West, Jeff Bezos décide tous les 2 ou 3 jours d’y faire des sortes de conférences Ted sur ce qu’il pense de la vie, de l’avenir, des drones et des coins à champignons.
Je vous racontais comment il y a quelques semaines ClubHouse avait cartonné en Chine, occasionnant en mandarin des milliers de discussions pas censurées sur le Tibet, le sort des Ouïghours, la réconciliation avec Taiwan, autant de sujets tabous à propos desquels la Chine n’est pas super d’accord de voir ses concitoyens débattre.
Quoiqu’il en soit, la Chine a banni l’application après une semaine de liberté folle et voilà ce que rapporte un contributeur de Bloomberg en direct de Hong Kong : toutes les grosses boîtes des internets chinois ainsi que les jeunes pousses ont créé des sosies de ClubHouse pour la Chine, certains ont même pas fait semblant d’aller chercher un nom un peu plus loin puisqu’il y a Clubhorse, Clubchat and Clubtalk. Tous fonctionne exactement comme ClubHouse : les mêmes boutons, aux mêmes endroits. Dans sa note à ses utilisateurs, un des sosies de ClubHouse admet candidement que son appli est directement inspirée de ClubHouse mais qu’elle sert les intérêts de la Chine et pas celle des Etats-Unis.
Ce qui donne encore du grain à moudre pour le nouveau mot valise de moment : le « splinternet », mélange de « split » comme séparer et d’internet. Le fait que l’utopie d’un internet globalisé et universel recule de plus en plus. Si ce mot est sur toutes les bouches, c’est que le scénario se précise…