Des employées dénoncent une « culture extrêmement développée du harcèlement sexuel ».
Dans des dizaines de villes américaines, plusieurs centaines d’employés de la chaîne McDonald’s ont entamé une grève. À l’origine de ce mouvement, des femmes (pour la plupart mais pas que) se révoltent contre ce qu’elles considèrent être une « culture du harcèlement sexuel » chez McDo.
Dans la Grasse Matinale, Armel Hemme a passé un coup de fil à Mathieu Magnaudeix, correspondant de Mediapart aux États-Unis, qui suit ce mouvement de grève depuis ses débuts : « Il faut savoir qu’il y a un grand mouvement chez McDonalds depuis 2012 contre les salaires trop bas », explique-t-il. « C’est en se rassemblant que les employées se sont rendu compte d’un autre problème : une culture du harcèlement sexuel extrêmement développée dans cette entreprise. Au fil des années, elles ont régulièrement déposé des plaintes auprès de l’agence anti-discrimination américaine. »
Workers and women’s groups including #MeToo and #TimesUp staged a lunchtime strike outside the #McDonalds restaurant on W. Florence Ave in LA to protest what they call widespread sexual harassment. It was part of a 10-city strike nationwide. @KNX1070 pic.twitter.com/GuI30MvlAP
— Karen Adams (@KarenKNX1070) September 18, 2018
Le journaliste souligne que le mouvement est rare aux États-Unis : « Qu’il y ait une mobilisation contre le harcèlement sexuel dans une entreprise à l‘échelle nationale, c’est quasi-inédit. » Pour lui, employées, avocats et syndicats veulent faire de ce combat un exemple, ouvrir le débat sur les liens entre harcèlement sexuel et précarité : « Leur propos est de dire : “tant qu’on continuera à sous payer les salariés, on les mettra en situation de précarité et ils seront extrêmement fragilisés par rapport à cette question du harcèlement sexuel. » Pour Mathieu Magnaudeix McDonald’s, plus gros employeur de restauration rapide aux États-Unis avec 14 000 restaurants, marque mondialement implantée, pourrait donner une résonance à très grande échelle à ce combat.
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