Un tabou au sein de l’Éducation nationale ?
Insultes, mains aux fesses et passivité de l’équipe pédagogique, les lycéennes de Pontoise en ont marre. Une trentaine d’élèves ont organisé un blocus au lycée Pissarro, ce 21 décembre, pour protester contre l’omniprésence et la banalisation des violences sexuelles entre élèves. « Nous voulons faire réagir les élèves qui adoptent un comportement sexiste, mais aussi le corps enseignant, qui doit sensibiliser les jeunes à ne pas être passifs. Être passif, c’est tolérer ce genre de comportement », explique Shanley, une élève de terminale, au Parisien dans la vidéo ci-dessous.
De son côté, Le Monde publie aujourd’hui un dossier sur le harcèlement sexuel dans les collèges et lycées. « Un peu moins de 5 % d’élèves déclarant avoir subi des baisers forcés (5,3 % de filles, 4,2 % de garçons). Ils sont 6 % à témoigner de caresses forcées (7,6 % de filles, 4,5 % de garçons). Et 7,5 %, filles comme garçons, d’actes de voyeurisme – dans les gymnases, les toilettes… », rappelle le quotidien.
Un problème qui va de pair avec le cyber-harcèlement, notamment le cyber-harcèlement sexiste des adolescentes sur les réseaux sociaux. « La dernière fois, (…) une élève s’est mise à pleurer en classe ; elle avait été traitée de pute sur les réseaux sociaux après avoir refusé les avances d’un camarade », raconte au Monde Fazia Bensaadi, professeur d’histoire-géo à Bobigny. 29 % des jeunes filles et 16 % des jeunes garçons auraient déjà subi ces violences sexuelles par écran interposé.
Les équipes pédagogiques, quant à elles, ne sont souvent pas armées pour affronter ces problèmes. À en croire Le Monde, il existe une dimension taboue dans les manifestations du sexisme à l’école, qui fabrique pourtant les adultes de demain.