Imaginez-vous, sur votre frêle embarcation, barrant la route à ce monstre géant de 362 mètres de long…
Quand on évoque le port de Marseille, on pense d’abord au Vieux Port, symbole de la ville, charmant port de plaisance situé dans le centre historique, bordé de restaurants de poissons. Mais pendant qu’on s’extasie devant la beauté du Vieux Port, on rate un autre spectacle : l’arrivée et le départ de paquebots gigantesques aux allures d’immeubles flottants… Qui eux s’amarrent au Port Maritime.
Hier matin, le spectacle était encore plus impressionnant : des militants du collectif Stop Croisières ont tenté, en canoë, d’empêcher l’accès à la ville au Wonder of the seas, le plus gros paquebot au monde. Attachés à une cuve d’eau flottante, une douzaine d’embarcations s’étaient postées depuis 7 h 30 à l’entrée du port de croisière pour bloquer le navire, avant l’intervention de la gendarmerie maritime.
Sur leurs réseaux sociaux, les militants évoquent les dangers sur la santé engendrés par le fioul et les polluants rejeté par ces bateaux, « causant cancers, maladies, asthme, allergies […] responsables de la mort prématurée de 50 000 à 60 000 personnes par an en Europe » – fin de citation.
Stop Croisières alerte aussi sur la destruction des écosystèmes marins dont les bateaux de croisière sont en partie responsables.
Samedi, une centaine de personnes avaient déjà manifesté dans la cité phocéenne pour dénoncer la pollution de l’air, qui entraînerait quelque 2 500 morts prématurées chaque année, écrit Libération…
Dans la deuxième ville de France, les émissions d’oxydes d’azote d’origine maritime – dont 20 % sont dues aux bateaux de croisière – ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières, selon l’organisme AtmoSud.