Quand la fièvre du disco s’emparait des pistes de danse d’Ipanema, à Rio.
En 1958, le Brésil décroche sa première étoile (sur cinq !) au mondial de football, notamment grâce à un certain jeune de 17 ans, surnommé Pelé, qui enflammait les stades du pays avec son club, le Santos FC. Un autre jeune, de Rio cette fois, Tim Maia, n’a pas attendu l’ouverture de la New York City Discothèque dans le quartier d’Ipanema à Rio, un club culte de l’ère Disco brésilienne, pour s’intéresser à la musique noire et enflammer à son tour les pistes de danse auriverde.
Dans sa jeunesse, Tim Maia s’envole pour les États-Unis, où il passera son temps à farfouiller dans les rayons de disquaires spécialisés en rythm’n’blues, funk et soul, avant de rejoindre un groupe de doo-wop local. Fan depuis toujours de Little Richard, Tim Maia voit alors les États-Unis comme la nation de l’opportunité (le fameux land of opportunity)… avant de désenchanter. Il y sera en effet arrêté quelques années plus tard pour possession de weed (ce qui, hier comme aujourd’hui, n’est pas franchement légal…)
Le Renouveau
Au Brésil, il se retrouve embrigadé dans une secte, dont il s’échappe en 1977, avant de retrouver le chemin des studios. La fin des années 70, c’est justement le moment où un genre de musique nouveau fait son apparition, un genre susceptible d’aider un musicien au parcours accidenté à remonter la pente : le disco.
Ce disco, Tim Maia le transpose au Brésil. Le musicien brasilero y voit la dernière incarnation de la musique noire qui comptait tant pour lui. Maia développe donc son versant brésilien du disco, loin du tropicalisme et de la MPB (Musique Populaire Brésilienne) qui trouvait voix sur les ondes. Si le disco est la bande-son de l’opulence, du glamour et de la fête sous les lumières pour les réguliers du club 54, pour Tim Maia c’est une musique à portée presque sociale. Pour lui, elle est destinée (une fois enrichie par des paroles en portugais) aux brésiliens afro-descendants en priorité.
Maia va donc condenser toute sa passion pour le genre, sa volonté d’élever l’esprit et le capital bonheur de ceux qui l’écoutent dans un album, le Disco Club, pensé comme une piste de danse où tout lâcher et communier. Voici un morceau qui encourage à chanter à plein poumon, n’hésitez pas à monter le son.