Pour la sortie de son nouvel album sur le label Mr Bongo, « Yen Ara ».
Il y a quelques jours, Ebo Taylor célébrait ses soixante ans de carrière avec la sortie d’un nouvel album, Yen Ara. Soixante années marquées, notamment, par le rôle joué par le guitariste et arrangeur ghanéen dans l’évolution du highlife, qui servira de base à de nombreux genres contemporains, dont l’afrobeat, popularisé dans les années 70 au Nigéria par Fela Kuti.
Ebo Taylor est né au Ghana en 1936. La bande-son de son enfance se compose essentiellement de highlife, ce genre musical qui prend racine dans les années 20 et qui se joue alors en « big band », popularisé grâce à « trois types de formations » : « les fanfares militaires, les ensembles de guitares et les grands orchestres citadins » comme l’indique François Bensignor dans Les origines de l’afrobeat. Il connaît plusieurs mutations, dont celle apportée par celui qui est considéré comme le « Roi du highlife », E.T. Mensah, qui y introduit notamment des percussions afro-américaines.
Dans les années 60, alors qu’Ebo Taylor étudie la musique à Londres, il rencontre un certain Fela Anikulapo Kuti. « Il y avait un club en particulier à Soho qui s’appelait Abalabi et qui passait du high-life. Fela et moi avaient pour habitude d’y aller pour jammer », explique Ebo Taylor dans une interview pour The Vinyl Factory. Il poursuit : « Fela m’a introduit à la musique nigériane, et j’ai fait la même chose pour la musique ghanéenne. » Ce même Fela Kuti qui dans les années 70 faisait fusionner éléments afro-américains, funk, jazz, et musiques tradi nigérianes et devenait dans le même temps la figure paternelle de l’afrobeat.
C’est probablement cette rencontre qui poussera le guitariste à expérimenter son propre afrobeat, avec un mélange de high-life, de jazz et de funk. Et c’est à cet héritage que rend aujourd’hui hommage DJ Chris Read avec une mixtape qui compile les classiques d’Ebo Taylor. Il explique pour Okay Africa : « Il y a quelques années j’ai eu le plaisir d’être DJ en première partie d’un concert d’Ebo à Londres – pour moi c’était un cours d’Afrobeat et de high-life ».
La mixtape s’écoute ici, sa tracklit est à retrouver sur le site d’Okay Africa :
Visuel : © Mixtape Ebo Taylor Mixed By Chris Read