Passée la déception de ne pouvoir partager avec le public cette 42ème édition des Transmusicales, l’équipe du festival rennais s’est remise au boulot, histoire que ce cru résonne et que la crise sanitaire ne parvienne à imposer son blanc silence sur la capitale bretonne. Forcément réduite et limitée, Les Trans VinVin seront numériques avec pour mot d’ordre : Les Trans s’invitent chez vous !
Sélection dans la sélection de Jean-Louis Brossard, ces quelques concerts diffusés jouent la carte de la découverte à tous les étages !
Mercredi, QuinzeQuinze, un combo formé au sein d’un collectif de graphistes, ouvrira le bal dans un mood sweet, porté par un esprit arty qui colle parfaitement à l’univers de ce festival qui anime rien autant que les rencontres, rencontres qu’il porte jusque dans son nom. Leurs titres empruntent autant aux sonorités percussives et boisées des traditions musicales polynésiennes, qu’à celles d’un steel-drum caribéen ou aux avancées numériques du monde 3.0, qu’ils s’inspirent pour leurs lyrics de l’art oratoire de ces îles dispersées au Sud de l’Océan Pacifique.
Dans l’ordre ou le désordre, en fonction de vos envies et de vos disponibilités puisque vous êtes chez vous à la cool, et que le replay existe pour ceux qui ne serait pas dispo à l’heure du direct, défileront au fil des 4 soirées : les Marseillais de Makoto San ; eux procèdent un peu comme Quinze Quinze, croisant organic et électronic, à la seule différence qu’ils sont eux, nourris, biberonnés à la tradition musicale japonaise des instruments en bambou. Est aussi convié Ladaniva, combo qui depuis la fin de l’été illumine nos ondes de son « Vay Aman”, un maloya à la voix arménienne qui nous fait fondre et onduler. Eighty tient la promesse de son nom avec un disco millésimé. Les Rennais de Guadal Tejaz joueront à la maison pour vous qui êtes aussi à la maison aussi – ça tombe bien – un rock puissant qui devrait faire frémir vos voisins.
Lova Lova, artiste originaire de Kinshasa jonglera avec les rythmes, les traditions du Congo et d’ailleurs et les langues (lingala, kikongo et français). Le producteur James BKS qui a longtemps bossé aux States avec Puff Daddy, T-Pain, Snoop Dogg, La Rule, Talib Kweli avant de venir s’installer par ici, et de renouer avec son père biologique Monsieur Manu Dibango. Avec son illustre daron aujourd’hui décédé il partage un sens aigu du temps, celui dans lequel il vit, celui qu’il façonne et surlequel il nous fait vibrer, danser.
Sur son titre “New Breed”, featurent Q-Tips (TCQ), Little Simz et Idris Elba qui l’a signé sur son label. Un album est attendu en 2021. Louisahhh Live Band, réunit autour de Louisahhh, DJ américaine installée en France (entendue aux Trans en 2013), le producteur Mælstrom aux machines et Bertrand James à la batterie pour un live aux sonorités dark où la miss prend le mic. Alvan, un jeune producteur electro et musicien qui aime autant le blues, le bluegrass, les musiques du vaste monde que les beats qui défouraillent ! IA404, un trio de Quimper qui avance masqué, mêle intelligence artificielle (IA) et code des erreurs numériques (404, ce qui est, hasard ou pas, l’exacte moitié de 808) pour servir une electro-pop sans faute de goût.
Le duo Gwendoline (Mikoune et Daniel) dont on me dit dans l’oreillette « qu’il déverse ses textes sombres, constats ternes du monde avec lequel ils se sentent en décalage, dans une cold-wave percutante (sic). ». Quant à Brieg Guerveno, qui sur « Vel Ma Vin”, son dernier opus chanté tout en breton, marque un virage folk, un folk qui ne délaisse en rien les influences métal de ses premiers albums, tout en accuentant ses accointances avec la culture et la musique traditionnelle bretonne.
En VinVin, pas de pass à acheter, pas d’attestation à remplir, et si il y a la queue devant le frigo c’est que vous êtes plus de 6 chez vous ou que votre stock de bières est déjà épuisé. Dernière conseil, pensez à garder vos distances. Partageons la musique, pas nos miasmes !
Toutes les infos sont sur le site des Trans et sur celui de Culturebox.