En Algérie, où le football est quasiment synonyme de religion, certains matchs ont même été boycottés afin de souligner, non pas les divisions, mais bien l’unité du pays devant l’adversité, et pour que le peuple puisse venir manifester.
En Algérie, les chants de supporters, composés par des ultras qui sont également parfois de véritables musiciens, sont devenus une sorte de chorale collective, repris par la foule tout entière, bien au-delà des stades – celui, notamment, de l’USMA – dans lesquels ils ont pourtant été entonnés pour la première fois.
« Les stades en Algérie, c’est quelque chose de très important. C’est un lieu d’exutoire, un lieu de rencontres, un lieu où la société se sent forte. On nous a tellement dispersés avec le régionalisme, les religions, les langues… C’est simple, il n’y a pas un seul sujet où les Algériens ne sont pas divisés. Ou plutôt : pas un seul sujet sur lequel on n’a pas essayé de nous diviser ! », nous dit par exemple Amazigh Kateb, leader du groupe Gnawa Diffusion, qu’Aurélie Sfez a rencontré au sein de la capitale algéroise.
Les premières manifestations du mouvement qui secoue aujourd’hui l’Algérie, dit-on, se seraient d’ailleurs faites au stade. « Le stade, c’est la masse avec un propos, quel qu’il soit (…) Le Premier ministre et le Président se sont fait insulter dans les stades ! (…) C’est des insultes en dessous de la ceinture, et à 50 000 (…) Qu’est-ce que tu veux faire contre 50 000 bonhommes qui crient en même temps ? »
En Algérie, où le football est quasiment synonyme de religion, certains matchs ont même été boycottés afin de souligner, non pas les divisions, mais bien l’unité du pays devant l’adversité, et pour que le peuple puisse venir manifester.
Les Vibrations d’Alger, animé par Aurélie Sfez et Marie Misset, réalisé par Guillaume Girault, dimanche 14 avril de 18h à 20h.
Visuel © Aurélie Sfez