Rock Around the Bunker.
Les seventies. Les Trente Glorieuses d’un côté, marquant le retour d’une prospérité confortable chez les États membres du bloc de l’Ouest, et de l’autre, la guerre du Vietnam, les remous beyond the wall (de Berlin), l’Union Soviétique et les réprimandes contre ceux qui ne se soumettent pas, à l’intérieur du bloc. Dans tout ça, la Crise de Cuba, en 62, et la crainte de voir basculer le monde dans une guerre qui ne serait plus seulement mondiale, mais aussi nucléaire. Alors, en RDA (la République Démocratique Allemande, à l’Est du Mur donc), on envisage le pire. À 30 kilomètres de Berlin, on construit ainsi un bunker, destiné à se protéger, le cas échéant et en cas d’attaque atomique, le gouvernement est-allemand.
2017, autre ambiance, autre projet. Cette partie de l’Allemagne a retrouvé sa moitié en 1990, a même intégré la grande Union européenne, et a abandonné l’idée d’une guerre atomique, et ce même si le clash à distance Trump-Kim Jong-un fait ressortir, à ce sujet, quelques vieux démons. Et plutôt que de se préoccuper de la santé de son Premier ministre (à l’époque, Erich Honecke), on se préoccupe désormais de teuf, dans le sens le plus noble du terme. 5001, le nom de cet ancien bunker de 7500 m² fermé depuis plus de vingt ans, accueillera ainsi bientôt (du 24 au 26 août prochain) un festival de musique techno, où pourront s’agglutiner jusqu’à 400 personnes. Une bonne manière de renverser les valeurs, et de transformer un lieu annonciateur de malheur, en un lieu, au contraire, annonciateur de miracles. Le changement, c’est maintenant.
Visuel : (c) Oleksandr Yakymenko