“Tu peux avoir les mélodies et les productions qu’il faut, rien ne changera si ton discours reste le même.”
Bonsoir à toutes et tous et bienvenue dans cette nouvelle session de la Chambre noire de Radio Nova.
On peut dire de notre invité précédemment cité qu’on ne lui connaît aucun haters dans ce rap qui n’a de jeu que le nom. On peut même aller jusqu’à certifier qu’il est l’un des rappeurs préférés des rappeurs francophones.
Étonnante trajectoire pour celui qui se considère comme un ancien sauvageon. Un écorché vif et blessé dont 9 personnes sur 10 auraient parié qu’on le retrouverait entre quatre murs ou quatre planches.
La statistique n’est pas d’un institut de sondage si en vogue en ce moment, mais de lui-même. Pas évident de gagner la course avec une cote pareille.
Et pourtant, cet hypersensible droit dans ses baskets a pu remonter la pente en s’armant d’une écriture thérapeutique, à la première personne le plus souvent. Un rap kické ultra personnel qui va à l’inverse du mal à se confier dont a longtemps souffert la Scred connexion.
Un rap introspectif, description d’un mode de vie béton, style sombre. Mais sans ôter pour autant une touche d’espoir finale, comme le sous-entend l’expression La Vie augmente. Titre du projet décliné en trilogie il y a cinq ans, qu’il l’a rendu connu et reconnu dans le cercle très fermé des lyricistes dans sa Belgique natale et en dehors.
Du mantra “ce qui ne tue pas te rend plus fort” a poussé des chansons semées comme des petites graines. Meilleure recette pour se libérer de ses démons, fuir ses angoisses et l’environnement violent passé.
Avec son premier album tant attendu, ce Labrador bleu qui sort enfin ce vendredi et dont on a entendu pas mal d’extraits ce soir. Notre artiste a la réputation d’ermite nous dévoile un être serein et positif, fermement rempli d’une envie d’aller vers une esthétique plus homogène, mais également capable d’évoquer autre chose que son spleen.
Merci d’avoir prouvé dans cette Chambre noire que l’art brut n’est définitivement pas un produit. Et que les messages les plus forts sont toujours dits simplement. Voici Isha.