« J’ai sept siècles d’histoire troubles accrochés dans le dos. Tous les genres musicaux ont été amenés tellement loin qu’aujourd’hui, si on veut être un peu créatif, ces croisements et ces métissages s’imposent naturellement ».
Bienvenue dans cette nouvelle session de la Chambre noire de Radio Nova.
On peut dire de la chanteuse, co-autrice multi-casquettes et multi-instrumentiste du groupe invitée aujourd’hui, qu’elle a un paquet d’histoires à raconter. De quoi remplir un journal intime. Voire plusieurs.
Des croisements de vie entre le Pays Basque et le Congo-Brazzaville, entre croissants au beurre et saka, avec une grande pincée de piment d’Espelette. Des croisements où se mêlent héritages personnels, spirituels, familiaux et musicaux.
Évidemment, la musique a une part plus qu’importante pour notre formation. Né en 2014, d’abord en duo avant de devenir un sextet où se mêlait au début boucles musicales, guitares manouches, soul jazz et chants triptyques variant de l’anglais, du Français ou de lingala parlé principalement au Congo, terre paternelle de notre interprète ce soir.
Un métissage musical où sonorités noires américaines et africaines centrales traditionnelles se mixent au jazz, au RnB, un Mezze fièrement arboré, mais pas uniquement en musiques. Les textes, aussi poétiques qu’emprunts de réalisme, vont au-delà du militantisme ou de l’engagement, mais davantage de l’intégrité.
Meilleur exemple avec le titre playlist sur Nova, « Mama », hommages aux daronnes pour toutes les belles graines qu’elles sèment en nous. Un remerciement pour toutes les fleurs que nous, leurs enfants, faisons pousser, et sur lesquelles elles peuvent se reposer, dixit notre chanteuse qui, d’ici à quelques semaines, mettra au monde sa première descendance.
Après un premier album earthquake en 2017, notre groupe voluptueux de ce soir est revenu avec un deuxième opus parmi les meilleures œuvres de cette rentrée. The Legacy, de quoi faire de ce nouveau tremblement de terre musical une pièce dans la filiation du bon son.
Merci, Kolinga, d’avoir apporté dans cette Chambre noire le bon sens de cet adage suivant : « l’important n’est pas ce qu’on t’a fait subir, mais ce que tu en fais. ».