Vous venez de pénétrer dans la chambre noire d’une enfant prodige. Artiste cosmopolite et polyglotte capable de jouer sa musique n’importe où, quel que soit le genre, quelle que soit la langue : portugais, français, anglais, espagnol.
Quant à la musique, issue d’un répertoire éclectique assez instrumentale, à la discipline héritée du classique aux compositions mélancoliques lumineuses et aériennes. Sans barreaux ni barrières ni frontières. De Buenos Aires où elle s’est installé préadolescente pour se perfectionner au violoncelle. À Paris où elle vit aujourd’hui, en passant par Porto Alegre, sa ville de naissance, ou encore Lisbonne où elle a enregistré son 3ème et dernier opus Tempo, et il en est largement question ici.
Album créé seule sans aucune aide exceptée peut-être celle d’une descendance prête à venir au monde au moment où elle composait cet album. Une période forcément pleine d’attente, de questionnement, de suspension du temps. Où l’on souhaite donner grâce à la vie et à l’espoir. De quoi avoir de la matière pour écrire sur le temps qui passe, sur la naissance, mais aussi sur le deuil, sur ce qu’on laisse avant de partir.
Résultat un nappeux mélange de pop, de musique de chambre (ce qui tombe bien ici) et de bossa made in Brazil. Le tout appuyée par une voix cristalline et armée d’un violoncelle omniprésent. Plus qu’un instrument une obsession depuis ses 8 ans, sorte de greffe de sa deuxième voix. Cette apaisante invitation au voyage de ce soir nous rappelle une phrase d’Apollinaire : il faut être loin pour aimer sa maison.
Merci de nous avoir rappelé que dans la chambre noire nous sommes partout chez nous grâce à vous Dom La Neña !