Ça ne va peut-être pas plaire à notre invitée du soir, mais on peut clairement dire d’elle qu’elle est beaucoup plus inspirante que de nombreux politiques du Proche-Orient et d’ailleurs.
Car là où la politique peut diviser les peuples, voici une femme qui a décidé de construire des ponts. Des ponts entre deux pays, deux cultures, deux religions.
C’est l’histoire d’une femme qui a grandi en Israël, née de parents iraniens forcés à l’exil dans les années 70.
Une chanteuse et actrice d’une grande lignée d’artistes qui, d’abord, se construisent dans l’hébreu et l’anglais au point de vouloir faire carrière en Amérique.
Mais c’est là-bas, dans le quartier iranien de Los Angeles, que ses origines et son héritage culturel remontent à la surface, quand elle se retrouve face à des disques de pop iranienne des années 70 chinés dans une brocante.
Fini les rêves de Hollywood. Papa, maman, je serai une artiste israélienne qui chante en farsi.
Tant pis si ça fait “niche”, comme le reproche au début ses parents.
Avec trois albums, dont le dernier Roya sorti le mois dernier, il en résulte une pop moderne inspirée du folk, de funk, du rock psychédélique où l’on clame “la solidarité, le pouvoir du rire, de la danse et l’appel aux jours meilleurs”, comme le décrit à merveille notre confrère de Radio Nova Bastien Stisi.
Une créativité qui puise dans de vieilles sonorités pour mieux partager un optimisme contagieux avec des morceaux conçus en collaboration avec de courageux artistes iraniens. Une collaboration qui a dû se faire en toute discrétion, car le simple fait de chanter est très compliqué en Iran. Chanter avec une Israélienne est carrément passible de prison…
Alors après un remarquable concert le week-end dernier à Paris dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent, merci de mettre ce soir la voix des femmes et des femmes d’Iran en avant, merci enfin de nous montrer la voix du combat et de faire de cette Chambre noire un écho, voire un carrefour pour l’équité l’égalité, la justice, la liberté et la paix, Liraz.