Le dernier disque du batteur nigérian raconté par ceux qui l’ont conçu.
Fondateur, avec Fela Kuti, d’une musique afrobeat qui devait survivre aux années 70 (ensemble, ils avaient fondé le groupe Africa 70), se répandre, muter, prendre des accents autres, Tony Allen s’est éteint il y a quelques mois à l’âge de 79 ans.
Cette disparition, ici chez Nova, elle nous avait profondément marqué, à tel point qu’on avait décidé, quelques heures seulement après l’annonce de son décès, de mettre sur pied une émission hommage qui devait voir circuler les amis et les collaborateurs d’un artiste légendaire. Sept heures d’émission (oui, sept heures…) et des dizaines de témoignages qui s’accordaient sur un point : c’est un véritable génie que le mon de la musique venait de voir disparaître.
Un décès intervenu quelques mois après la parution du dernier album en date du batteur et auteur-compositeur nigérian, Rejoice, un disque qui rendait lui-même hommage à un autre très grand nom de la musique africaine, Hugh Masekela, disparu pour sa part en janvier 2018.
Le nigérian et le sud-africain avaient partagé quelques sessions (en l’an 2010) et envisagé un album commun qui ne devait voir le jour que des années plus tard, un album qu’on avait fini par vous jouer sur cette antenne (les singles « Slow Bones » et « We’ve Landed », notamment).
Le résultat fut, selon Tony Allen lui-même, « une sorte de cocktail de swing-jazz sud-africain et nigérian », qui s’adressait aux nouvelles générations (on compte d’ailleurs la présence de membres d’Ezra Collective ou Kokoroko, jeunes loups du jazz londonien) sans oublier de rendre hommage au père, Fela Kuti (le morceau « Never (Lagos Never Gonna Be The Same) » référait directement à la star nigériane).
Aujourd’hui, nous vous dévoilons une nouvelle vidéo, produite par World Circuit Records (le label sur lequel est sorti Rejoice), qui accueille les témoignages de Mutale Chashi (bassiste au sein du projet Rejoice), Claude Deppa (trompettiste) et de Tony lui-même. Le sujet ? Ce disque absolument essentiel dans son sujet comme dans son rendu. « Personne ne sort d’un concert en colère, triste, mais toujours heureux ! », dit Claude Deppa. On ne dira pas l’inverse et on vous laisse en présence d’un ami direct ou spirituel de cette radio.
Visuel © Bernard Benant