« Ma musique est le mix de tout ce que j’ai vu, entendu et vécu ».
Marina Satti est du genre à foncer, mais en gardant un œil bien attentif au rétroviseur.
Garder un œil, mais aussi une oreille sur ses attaches familiales, son histoire, ses doubles voire triple cultures dans lesquelles elle a baigné.
Une vie entre la Grèce et la Crête, des études aux États-Unis, entourée par un père soudanais et une mère grecque. Pas si courant dans son pays.
La Grèce, pourtant carrefour historique de cultures et de musiques.
Entre sonorités byzantines, arabes, balkaniques, turques, bulgares. Et bien sûr le hip hop et la pop insufflée par les médias mainstreams de ces récentes décennies.
Un grand mix qui construit donc sa vie et sa musique. musique orientale, occidentale, classique, jazz, bref, une Passion qui aurait pu en rester une si elle avait poursuivi ses études d’architecte.
Mais deux choses l’ont fait dévier de voix. Dans les deux sens du terme.
La tradition d’abord. Pas dans un sens rétrograde et vieillot comme on peut l’entendre au gré de notre campagne électorale. Pour notre artiste, la tradition est le fait que les gens se réunissent, communiquent et communient.
Créer du lien social. C’est ce qui la fait connaître en 2017 avec un vidéo clip lancé en pleine crise grecque, au message simple : avançons toutes et tous ensemble tête haute et poing levé.
Résultat : plus de 50 millions de vues et une notoriété internationale. La deuxième raison qui l’a fait choisir la musique comme professionnelle: la sororité.
Grâce à sa voix, au travail polyphonique qui la caractérise et qu’elle affectionne comme on l’a entendu ce soir, notre invitée a fondé deux groupes de choristes exclusivement féminins tout autour de sa région.
Le credo : faisons comme les hommes, par nous toutes, pour nous toutes.
Pour toutes ces raisons, notre invitée est sans doute l’une des meilleures et plus attendues révélations de ces derniers mois, avant même d’avoir sorti un premier album, qu’on attend impatiemment. Bienvenue Marina Satti.