“Il y a des jours, je me sens juste en colère. Mais il y a d’autres jours où j’ai envie de faire quelque chose de beau, de magnifique. Et quand on me demande ce que je veux faire de ma journée, je dis que j’ai envie de créer de la beauté.”
Nous suivons, sur Radio Nova, notre artiste invitée ce soir depuis 2008, date de son installation en France. Une France que certains appellent mère patrie, quand le rappeur Alpha Swann, lui, préfère qualifier de “dame nation”.
Une installation en France qui s’est passée non sans mal pour cette canadienne d’origine haïtienne. Surtout quand on ne se sent représenté nulle part. Ni à la télévision, ni au cinéma, ni dans la musique. Un peu dans la littérature, peut-être.
Alors, autant s’inspirer de cela et raconter son histoire en chansons. En soit, se raconter quand on est une femme noire, et queer, c’est un acte militant.
Et pour notre conteuse militante, venue du punk, raconter son histoire et la partager a d’autant plus de poids au fil des albums quand on y associe spiritualité, mysticisme, sorcellerie.
Pas pour nous jeter un sort. Mais pour mieux mettre en lumière toutes ses influences, elles qui vont du folk à la pop en passant par le blues créole. Toutes ses cultures qui mettent en lumière un déracinement et une volonté d’émancipation.
Mama forgot her name was miracle, son quatrième opus, est plus qu’une œuvre c’est un devoir de mémoire. Au nom de toutes celles qu’on a méprisées, violentées, oubliées.
Pour notre magicienne et sorcière, il est décidément difficile de ne pas être en colère face au monde d’aujourd’hui, face au patriarcat en général, face à toutes les formes d’oppression et d’abus qui sont maintenues en place juste parce qu’elles rapportent de l’argent ou du pouvoir.Alors, dans ce brouillard actuel, merci d’avoir mis, grâce à ces histoires, de la lumière et de la beauté dans cette Chambre noire Mélissa Laveaux.