Merci d’avoir apporté ce soir à la « Chambre noire » ces touches d’espoir et de couleurs Priya Ragu.
“Je crois fermement qu’il existe une énergie créative et que celle-ci a un caractère divin. Parfois, les idées vous viennent, vous les prenez et avec le recul vous vous dites : c’est de moi, ça ? Comment j’y suis parvenue ?”
Bienvenue à toutes et tous dans la Chambre noire de Radio Nova.
Il semble évident que notre invitée croit au Karma, si l’on écoute la citation précédente. Ce qui peut aider à se construire quand le monde extérieur vous fait remarquer à longueur de temps que vous ne faites pas couleur locale.
Plus particulièrement quand c’est en Suisse, où notre invitée est native et résidente.
Parce que dans le foyer familial, c’était une autre ambiance. Des parents tamouls qui ont fui un Sri Lanka en guerre civile il y a 40 ans, qui charbonnent pour leurs enfants et font tout pour qu’ils n’oublient pas d’où ils viennent.
Exemple. Quand le père joueur de tabla lance son groupe familial pour ses mariages et des fêtes traditionnelles. Alors pas question d’écouter ce qui se fait en dehors. Enfants et ados, notre invitée et son frère se butent au hip hop, à la soul, au rnb américain. Mais en cachette. Pas de musique profane à la maison. Trop tard pour les réticents. La double culture est déjà en marche.
Quelques décennies plus tard, malgré un boulot stable de comptable dans une compagnie aérienne avant tout pour rassurer la famille, l’artiste décide de tout plaquer il y a trois ans à peine. Pour s’envoler pour l’amour de sa vie. La musique.
Un risque payant puisqu’avec un seul titre, “Good love 2.0”, qu’elle a interprété ce soir, pas moins de vingt labels l’ont approché. Un confinement et une première mixtape plus tard damnshestamil (qu’on pourrait traduire par mince alors elle est tamoule), la voici révélation de la BBC du New York Times et du prestigieux festival de Montreux.
Preuve que l’optimisme à toute épreuve gagne. Surtout grâce une musique émouvante, romantique, ambitieuse, chaleureuse aux sonorités soul rnb mixées aux percus et folk tamouls. Une musique ou l’on s’aime avec insolence. Un son qu’elle a baptisé avec son frère le “Raguwavy”.