Notre invitée n’avait pas donné signe de vie musicale pendant environ six ans.
Six ans liées à un changement de vie évident quand on a donné la vie à deux reprises. Surtout, après avoir vécu une décennie non-stop entre scène et studios, et connaître un succès international chiffré par deux albums, des centaines de dates et plus d’un million de disques vendus.
Une renommée débutée il y a douze ans grâce à un “Raggamuffin” saisissant, captivant, que vous avez pu entendre à nouveau ce soir.
Après une pause maternelle bien méritée, elle avait gratifié l’an dernier la maison Nova d’un somptueux live confiné. Une période de repli obligatoire pour nous toutes et tous, qui lui a permis d’être créative et productive. Une opportunité pour mieux se découvrir. Et obtenir des certitudes. Ne plus vouloir plaire à tout prix, ne plus vouloir être victime du quand dira-t-on, jouer et créer pour soi.
Avec au final de ce repli, un troisième album aux influences larges qui vont du reggae à la soul, de la pop au hip-hop.
Un opus thérapie où elle afficherait ses multiples personnalités afin de mieux trouver la paix intérieure entre miroir aux alouettes de la célébrité, confusion des egos augmentée par les réseaux prétendus sociaux. Une thématique déclamée dans le dernier morceau de cette session “Hurray”. Un titre disponible en écoute partout.
Une expression directe, libre, qu’elle soit textuelle ou musicale, et qui prouve malgré les doutes de l’âge avançant, les déprimes du quotidien, que rien n’a changé pour elle depuis ses seize ans, comme elle nous le disait au début de son live.
En attendant la sortie de son prochain album prévu en mars prochain, merci d’avoir permis, avec cette Chambre noire, de mieux nous apaiser et de mieux communier. Merci Selah Sue.