Sofiane Pamart est le premier pianiste à remplir un Bercy. Pour un live un tout petit peu plus intime, rendez-vous dans la « Chambre noire » de Radio Nova.
“Quand je crée à partir de zéro, je cherche le bouillonnement émotionnel. Je vais chercher une grandeur, la mémoire d’une discussion intime avec quelqu’un, l’impression d’un grand film et cela, jusqu’à ce que qu’un sentiment commence à bouillonner. J’essaie ensuite de poser tout ça sur mon piano.”
Notre invité de la semaine dans Chambre noire n’a pas le temps de jouer. Enfin, disons qu’à défaut de jouer du piano comme un maestro, il n’a pas de temps à perdre.
Vers l’âge de trois, quatre ans, il débute sous l’excellente intuition de sa mère qui aperçoit chez notre futur virtuose une oreille absolue. Un don qui aurait pu être une malédiction car comme le dirait l’autre, les oreilles n’ont pas de paupières.
Comprenez : quand on est hyperactif, avoir des oreilles qui détectent chaque note de n’importe quel bruit peut vite dissiper.
Alors, pour cadrer l’enfant pas si seul, une dizaine d’années de conservatoire suivra pour parfaire sa technique. Période essentielle dans son apprentissage technique.
Mais l’élève se trouve dans un cadre trop étroit. Pas malléable. En plus, il ne partage pas les mêmes références que ses camarades.
Ses classiques à lui, il les voit davantage dans le rap. C’est en partie là qu’il a besoin de tracer sa voie musicale.
Lui qui malgré son évident attrait pour la sape, n’aime pas les étiquettes. Pour ne pas stagner. Ne pas qu’on le réduise au pianiste des rappeuses et rappeurs. Mettre sa technique au service du hip hop, ça, il l’a fait.
Mais en bon petit-fils de mineur berbère immigré dans le nord de la France, notre virtuose transfuge de classe aime les autodidactes. Lui qui se dit inspiré et habité par le voyage, l’aventure, un sang nomade lui a fait aimer la transmission orale, le déplacement.
Un mode de vie sur instruments à cordes qui nous subjugue et enivre avec Letter, son nouvel album. Continuation libre et sincère des précédents opus Planet et Planet gold. Lui qui voit la solitude comme une valse tient avec son piano à laisser de la place à nos propres pensées.
Merci Sofiane Pamart d’avoir apporté un tourbillon d’émotions instrumentales dans cette Chambre noire.