C’est une belle promesse de la soul, versant R&B, qu’on vous présente aujourd’hui dans « Chambre noire ».
Vous venez de pénétrer dans la Chambre noire d’une artiste qui ne s’est donnée aucune limite.
Après tout, pourquoi s’en fixer quand progression musicale et progression humaine vont, pour elle, de pair ? Une sincérité et une authenticité affichées avec un objectif : faire la musique qui lui ressemble.
La musique peut servir de refuge quand la vie n’est pas si évidente. On le sait. C’est un cliché ? Bien sûr. Mais comme beaucoup d’autres, il a la peau dure et s’avère exact pour notre invitée du soir.
Conservatoire classique et jazz de 5 à 16 ans, harpe, saxophone, piano, guitare, apprentissage du chant… puis les choses sérieuses et difficiles de la vie d’artiste commencent.
Sa voix, aussi douce que celle d’une rousserolle du Cap-Vert lui permet de faire des animations pour des mariages et fêtes d’entreprise à côté d’autres boulots alimentaires.
S’ensuit des covers de ses coups de cœur sur les internets à partir de 2018. Et puis la lassitude. L’impression que ça n’avance pas. Envie de tout plaquer. Garder finalement la musique comme hobby.
Jusqu’a un coup de fil qu’on ne croit voir et vivre qu’au cinéma. À l’autre bout du smartphone, l’équipe d’une sommité de la musique l’a vue jouer sur YouTube et aimerait la rencontrer. Et comme au cinéma ou dans une salle de jeu, on donne une nouvelle pièce à notre playeuse pour redémarrer sa partie.
De quoi avoir les batteries rechargées à bloc. D’autant plus quand le mécène et désormais producteur n’est autre qu’un certain Ibrahim Maalouf.
Retour aux affaires donc pour notre cendrillon lyonnaise. Avec un biz trempé aux sonorités soul hip-hop matinée de jazz et de RnB, des lyrics introspectifs qui posent des questions sur elle-même, parle de la manière de se libérer de relations toxiques. Et en anglais dans le texte.
Car mieux vaut faire simple et efficace quand on a de la famille éparpillée de l’Allemagne au Brésil en passant par le Cap-Vert et le Sénégal.
Résultat, avant le premier album, un EP au titre évocateur : Dancing again. “Danser à nouveau”, comme un slogan optimiste, comme une thérapie, comme un virus euphorisant que notre multi instrumentiste a déjà inoculé en mars dernier sur le Super Nova de notre antenne lyonnaise avec Lucile Lhermitte et Antoine Boj qu’on salue par ailleurs.
Merci pour cette joyeuse contagion docteure Thaïs Lona. Bienvenue dans Chambre noire.