Dans Plus Près De Toi, Christophe Payet revient sur le vol de serveurs remplis de bitcoins.
Dans Plus Près De Toi, Christophe Payet revient sur le vol de serveurs remplis de Bitcoin, en Islande, un pays où le climat et le faible coût de l’électricité en fait un paradis pour les data center…
Il s’agit de destins humains, et d’une facette de l’être humain : celle que l’argent, et celle que la crypto-monnaie Bitcoin en l’occurrence, rend fou.
En Islande, le casse digital du siècle ?
Notre première histoire est récente, et se passe en Islande, « le paradis du Bitcoin ». Les « fermes à Bitcoins » permettent de faire abondamment du « mining », c’est-à-dire de créer des nouveaux Bitcoins grâce à la puissance de calcul des serveurs. Ces datacenters, qui consomment beaucoup d’énergie et produisent énormément de chaleur, ont donc pour beaucoup élu domicile dans ce pays de l’extrême nord de l’Europe, où les sources d’eaux chaudes sont nombreuses (et donc le coût de l’électricité très faible) et où le climat est froid. Entre décembre et janvier dernier a eu lieu un braquage digne de Casa de Papel, la série produite par Netflix : six-cents serveurs ont en effet été dérobés, physiquement, permettant aux voleurs de mettre la main sur une valeur estimée à 1,5 million d’euros.
Le cerveau du braquage a été arrêté en mars dernier, en compagnie de vingt-deux autres personnes…Et s’est évadé depuis mardi dernier, l’auteur du casse digital du siècle se serait en effet tout simplement, et comme le rapporte Motherboard, échappé en passant par la fenêtre, aidé par un complice… Plus étonnant encore, et si on se base sur les propos du Guardian : il aurait aussi été aperçu par les caméras de surveillance de l’aéroport et aurait pris le même avion que la Première ministre islandaise ! Un mandat d’arrêt international a, dans la foulée, été émis contre lui, et les propriétaires des serveurs promettent une récompense 50 000 euros à qui les retrouvera.
Mark Karpelès : destin Magic
Cette histoire-là en rappelle une autre, celle qui concernait Mark Karpelès, trentenaire français originaire de Dijon qui avait racheté en 2011 une entreprise MT Gox. Jusqu’en 2010, cette plateforme était spécialisée sur l’échange de cartes Magic (oui, les cartes que vous collectionnez gamin si vous avez grandi dans les années 90, et que vous étiez un peu geek), avant d’être transformée en plateforme d’échange de bitcoins. Accusé d’avoir provoqué la faillite de la société en 2014 et d’avoir détourné 2,4 millions d’euros, Mark Karpelès avait alors assuré avoir été victime d’une attaque informatique. Il avait été condamné en France en 2010 pour des faits d’intrusion informatique, mais avait été libéré sous caution. Son procès a démarré l’an dernier au Japon, où Mark Karpelès réside depuis plusieurs années. L’intéressé attend toujours son jugement.
L’homme qui avait tout plaqué pour un bitcoin
Et puis, il y a ce Néerlandais qui, persuadé que le futur « monétaire » du monde se trouvait dans le Bitcoin, avait vendu il y a quelques années tous ses biens afin d’acquérir dans cette crypto-monnaie dont on parlait encore très peu. Après la mort de son père, il a ainsi vendu son entreprise, sa maison, tous ses biens, et a choisi de vivre au camping avec sa femme et ses trois filles, et décidé de garder ce mode de vie jusqu’en 2020, avec l’espoir que le bitcoin soit irremplaçable et finisse par valoir quatre fois plus qu’aujourd’hui…
L’homme qui avait perdu son disque dur à 112 millions d’euros
Plus glauque, et on vous en parlait il y a un moment, l’histoire de ce Gallois, précurseur, qui avait « miné » 7 500 bitcoins à partir de 2009 avant de se lasser, en constatant que, rien à faire, ça ne prenait pas…Son disque dur avait terminé à la poubelle, avant que le bitcoin n’explose. Aujourd’hui, le Britannique s’est lancé dans une quête désespérée de son disque dur dans les décharges du Pays de Galles…L’histoire ne dit pas s’il cherche encore.
Visuel : (c) Getty Images / Bloomberg